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L'AIEA engage l'Iran à maintenir la suspension de sa recherche nucléaire

L'AIEA engage l'Iran à maintenir la suspension de sa recherche nucléaire

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L'agence des Nations Unies pour l'énergie atomique a appelé hier l'Iran à maintenir la suspension de toutes ses activités d'enrichissement nucléaire, suite aux déclarations l'informant de sa décision de reprendre son programme de recherche atomique.

La République islamique d'Iran a informé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de sa décision « de reprendre, à partir du 9 janvier 2006, la recherche et le développement sur le programme d'énergie atomique pacifique qui a été suspendu dans le cadre de son programme de suspension volontaire et non contraignant », indique un communiqué de l'agence des Nations Unies publié hier à Vienne.

« Le directeur de l'AIEA,Mohamed ElBaradei, rappelle l'importance qu'attache le Conseil des gouverneurs de l'agence à ce que l'Iran maintienne sa suspension de toutes les activités d'enrichissement, qui constitue une mesure essentielle de renforcement de la confiance », souligne le communiqué.

Si Mohamed ElBaradei « reconnaît le droit à tous les Etats, aux termes du Traité de non-prolifération nucléaire à l'usage pacifique de la technologie nucléaire », il « maintien son appel à l'Iran à prendre les mesures requises par l'AIEA pour régler les questions en suspens concernant la nature du programme nucléaire iranien », insiste le message.

Le directeur de l'AIEA, qui a reçu en octobre dernier le prix Nobel de la paix (voir notre dépêche du 7 octobre 2005), a aussi appelé l'Iran à « prendre des mesures volontaires pour renforcer la confiance et permettre la reprise du dialogue avec toutes les parties concernées ».

L'Iran a mis fin au début du mois d'août 2005 aux négociations menées avec l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni en vue de parvenir à un accord de nature à l'inciter à renoncer à son programme d'enrichissement de l'uranium. Elle avait notamment informé l'AIEA de son intention « de reprendre ses activités de conversion d'uranium dans son usine de retraitement de l'uranium d'Ispahan » (voir notre dépêche du 1er août), intention mise à exécution par la suite.

Les trois pays européens (EU-3) offraient une assistance économique à l'Iran ainsi qu'une coopération pour le développement d'un programme énergétique civil, en échange de l'engagement de ne pas produire en Iran de combustible susceptible d'être utilisé à des fins militaires. Les EU-3 offraient également de fournir à l'Iran le combustible nécessaire à l'alimentation de ses centrales nucléaires civiles.

Le Premier ministre de la France avait lancé le 15 septembre au Conseil de sécurité, le message de la possibilité d'une saisie du Conseil sur la question nucléaire iranienne, si ce pays ne respectait pas l'obligation de non-prolifération en poursuivant le développement d'un programme d'armement nucléaire (voir notre dépêche du 14 septembre 2005).

Interrogé, lors d'une conférence de presse à l'ONU, sur la nécessité pour un pays aussi riche en pétrole de développer une capacité nucléaire civile, le président iranien avait indiqué que ces réserves seraient épuisées un jour ou l'autre, et qu'il avait besoin de développer des capacités alternatives, ainsi que son industrie et ses infrastructures scientifiques (voir notre dépêche du 17 septembre 2005).

« Les tentatives de ce pays pour se doter d'armes nucléaires devrait troubler le sommeil de quiconque désire la paix et la stabilité au Moyen-Orient et dans le monde entier », avait estimé pour sa part le Premier ministre d'Israël, Ariel Sharon lors de son intervention à l'Assemblée générale (voir notre dépêche du 15 septembre 2005).

Le Secrétaire général avait décidé le 7 novembre dernier d'annuler sa visite prévue en Iran, après les propos « consternants » du président Mahmoud Ahmadinejad appelant à « rayer Israël de la carte » (voir notre dépêche du 7 novembre 2005). Il s'était aussi déclaré choqué par les remarques du président de l'Iran selon lesquelles il doutait de la réalité de l'Holocauste et suggéré que l'État d'Israël soit déplacé du Moyen-Orient en Europe (voir notre dépêche du 9 décembre 2005).

Interrogé, lors de sa conférence de presse de fin d'année, le 21 décembre dernier, sur la possibilité de porter la question nucléaire iranienne devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général avait rappelé que le processus enclenché au sein de l'AIEA n'était pas terminé.

« Je crois que tout le monde préférerait que les Iraniens et les Ministres des affaires étrangères européens négocient et qu'ils parviennent à une solution. Bien sûr, si cela n'est pas possible, il faudra poursuivre le processus à l'AIEA avant que la question ne soit portée à l'attention de l'ONU, si cela est fait », avait-il estimé.