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La création d'une Commission de consolidation de la paix, un événement historique, selon le Secrétaire général

La création d'une Commission de consolidation de la paix, un événement historique, selon le Secrétaire général

Le Secrétaire général s'est félicité aujourd'hui de l'adoption de la résolution « historique » créant une Commission de consolidation de la paix, nouvel organe consultatif intergouvernemental des Nations Unies et premier organe subsidiaire à la fois de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, marquant « un tournant dans les efforts déployés pour gérer les difficiles transitions de la guerre vers la paix ».

Prenant la parole à l'Assemblée générale, après l'adoption par le Conseil de sécurité et l'Assemblée d'une résolution créant une « Commission de consolidation de la paix », le Secrétaire général a déclaré que l'action des Nations Unies dans le domaine de la consolidation de la paix avait évolué au cours des dernières années alors même que la complexité et les défis posés au sortir des conflits avaient augmenté.

A cet égard, Kofi Annan a rappelé que dans les cas du Timor-Leste et du Kosovo, les Nations Unies avaient assumé des responsabilités en lieu et place des gouvernements.

« Nous avons travaillé pour lier davantage les notions de développement et de consolidation de la paix », a-t-il affirmé, assurant que l'Organisation avait tiré des enseignements de ces expériences et des erreurs commises.

« Cependant, a-t-il ajouté, il nous manquait un cadre institutionnel pour réunir au sein d'une même structure les agents chargés du maintien de la paix et ceux impliqués dans la phase de redressement ».

« La création de cette Commission est une mesure historique mais elle ne constitue qu'un début, elle n'est pas une fin en soi », a-t-il fait observer.

Le Secrétaire général a aussi indiqué qu'un Bureau d'appui serait créé, au sein du Département des affaires politiques, afin de soutenir les efforts de la Commission.

Dans un discours également prononcé à l'Assemblée aujourd'hui, Jan Eliasson, président de l'Assemblée générale, a aussi considéré que l'adoption de cette résolution représentait un événement véritablement historique.

« La moitié des pays engagés dans les conflits retombent souvent dans des conflits », a souligné Jan Eliasson.

« Aucun d'entre vous n'a obtenu tout ce qu'il voulait, a-t-il fait remarquer. Si on avait voulu répondre à toutes les préoccupations, on aurait encore ouvert de longues négociations ».

Il a rappelé que la Commission de consolidation de la paix avait pour objectif de créer une nouvelle dynamique, dont la reconstruction, la paix et le développement des pays en situation post-conflit.

Le Président a également observé que la Commission sera un organe subsidiaire consultatif de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, le premier organe de ce type aux Nations Unies.

Quant au Conseil économique et social, il jouera un rôle central pour mener un dialogue politique et permettre aux pays de passer du redressement au développement à long terme.

Enfin, s'agissant des réserves et difficultés évoquées par certaines délégations sur le Comité d'organisation permanent, notamment sur sa composition, le Président a expliqué que la résolution laissait le choix ouvert à chaque organe ou groupe, ajoutant que pour avoir une représentation équitable de tous les groupes régionaux, l'Assemblée générale élirait sept membres supplémentaires.

Montrons à nos dirigeants, à nos peuples, aux médias, ce que l'Assemblée peut faire lorsqu'elle agit de façon solidaire, a-t-il conclu.

La Commission de consolidation de la paix, chargée d'aider les pays sortant d'un conflit à gérer leur transition, sera dotée d'un « Comité d'organisation permanent », composé de 31 membres élus pour deux ans renouvelables, dont les 5 membres permanents du Conseil de sécurité.

La résolution demande au Secrétaire général de créer au Secrétariat, dans les limites des ressources disponibles, un petit bureau d'appui à la consolidation de la paix formé d'experts dans ce domaine et chargé d'aider et d'appuyer la Commission.

Elle demande également au Secrétaire général de créer un fonds permanent pluriannuel pour la consolidation de la paix après les conflits financé à l'aide de contributions volontaires.

Le projet de résolution avait été présenté aux Etats Membres le 17 novembre dernier (voir notre dépêche du 17 novembre 2005).

Dans le document final du sommet mondial, les Etats Membres s'étaient engagés à créer « une Commission de consolidation de la paix ». Mais le document ne précisait ni la composition de la Commission, ni si elle dépendrait du Conseil de sécurité ou de l'Assemblée générale.

La création d'une Commission de consolidation de la paix, « en tant qu'organe intergouvernemental consultatif », était l'une des recommandations formulées par le Secrétaire général, dans son rapport sur la réforme des Nations Unies, intitulé « Dans une plus grande liberté » et publié le 21 mars dernier.

Premier résultat concret des réformes décidées par les Etats Membres au sommet mondial, l'Assemblée générale avait adopté, le 15 décembre dernier, une résolution créant un nouveau Fonds central d'urgence humanitaire qui permettrait, pour la première fois, d'intervenir immédiatement en cas de catastrophe, sans attendre les dons des pays donateurs (voir notre première dépêche du 15 décembre 2005 et notre seconde dépêche du 15 décembre 2005).

Sur les principaux points du sommet, voir notre dépêche du 17 septembre 2005 et notre dépêche du 14 septembre 2005.