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OMC : le Secrétaire général salue l'accord "limité" obtenu à Hong Kong

OMC : le Secrétaire général salue l'accord "limité" obtenu à Hong Kong

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Le Secrétaire général s'est déclaré aujourd'hui soulagé que la réunion de l'Organisation mondiale du commerce à Hong Kong ne se soit pas terminée par un échec, comme on l'avait prédit, saluant les accords obtenus en faveur des pays en développement, mais déplorant que les espoirs de Doha n'aient pas été réalisés.

Dans un message transmis aujourd'hui par son porte-parole, Kofi Annan a salué les efforts accomplis par les négociateurs, notamment par le directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy.

S'ils sont pleinement mis en œuvre, les « accords limités » sur le commerce, obtenus lors des négociations, devraient permettre aux plus pauvres de sortir de la pauvreté, a estimé Kofi Annan.

Le Secrétaire général a aussi relevé que « les ambitions affichées il y a quatre ans à Doha ne se sont pas concrétisées et qu'un réel effort politique sera requis, de la part de toutes les parties, en 2006 pour que ces négociations méritent le nom de Cycle du développement ».

« Le commerce n'est pas moins important que l'aide pour parvenir effectivement au développement », a insisté Kofi Annan, qui rappelle que « sans l'ouverture des marchés et une concurrence équitable, peu de pays auront une chance véritable de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d'ici à 2015 ».

Lors du sommet ibéro-américain de Salamanque qui s'était tenu en octobre dernier, le Secrétaire général avait appelé au démantèlement des barrières aux exportations des pays en développement et à la réduction des subventions agricoles qui créent des distorsions dans le commerce (voir notre dépêche du 14 octobre 2005).

« Si l'année 2005 a été celle de progrès importants dans le domaine de l'aide au développement et de l'effacement de la dette, 2006 doit être celle du commerce », avait déclaré Kofi Annan.

Les négociations sur la libéralisation du commerce international se déroulent au sein de l'OMC, créée en 1995 pour remplacer le GATT qui était chargé depuis 1947 de superviser le système commercial multilatéral. Partant d'une déclaration de principe sur les objectifs à atteindre, les séries de débats – communément appelées « cycles » - s'étalent souvent sur plusieurs années.

Ainsi, la Déclaration de Doha, adoptée lors de la réunion de novembre 2001 qui s'est tenue à Doha au Qatar, établissait le mandat des négociations sur divers thèmes, en particulier celles relatives à la libéralisation au niveau international du commerce de l'agriculture et des services, et fixait au 1er janvier 2005 la date limite pour l'achèvement des négociations.

Depuis, la Conférence ministérielle qui s'était tenue à Cancún au Mexique en septembre 2003 avait été gâchée par un désaccord sur des questions relatives à l'agriculture, notamment le coton.

Dans le document final du sommet mondial qui s'est tenu en septembre à New York les Etats Membres déclaraient qu'ils s'efforceraient « d'atteindre l'objectif du Programme d'action de Bruxelles qui consiste à ce que tous les pays les moins avancés aient accès pour leurs produits d'exportation, en franchise de droits et hors quotas, aux marchés des pays développés et à ceux des pays en développement qui sont en mesure de leur accorder cet accès, et nous aiderons les pays les moins avancés à surmonter les difficultés qu'ils rencontrent sur le plan de l'offre ».

Selon les informations parues dans la presse, l'accord réalisé à Hong Kong prévoit l'engagement des pays membres de mettre fin à toutes les formes de subvention à l'exportation d'ici à 2013, dispositions qui visent l'Europe en particulier mais aussi les subventions non financières que verseraient le Canada ou l'Australie.

Un des point cruciaux de discussion portait sur le coton, alors que les producteurs africains souffrent des 4 milliards de dollars que versent les Etats-Unis à leurs producteurs, aide qui provoque une surproduction tirant les prix mondiaux vers le bas.

Il a été décidé à Hongkong que les pays Africains pourront entrer à partir de 2008 sans droits de douane ni quotas sur les marchés des pays développés.

Quant aux pays les moins avancés, ils bénéficieront d'une entré libre dans les pays développés pour 97 % de leurs produits.