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La création d'un Fonds d'urgence humanitaire, premier résultat concret du sommet mondial

La création d'un Fonds d'urgence humanitaire, premier résultat concret du sommet mondial

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Le Secrétaire général et le président de l'Assemblée générale ont salué aujourd'hui la création du Fonds d'urgence humanitaire, première résultat concret des réformes décidées par les Etats Membres au sommet mondial, qui permettra aux Nations Unies de « faire plus et plus vite », « de manière plus efficace et plus équitable », en cas de catastrophe naturelle ou de crise et qui pourrait être opérationnel dès le mois de mars.

« La décision qui a été prise aujourd'hui permettra aux Nations Unies de faire plus et plus vite dans le domaine crucial de l'assistance humanitaire », a déclaré, aujourd'hui à l'Assemblée générale, le Secrétaire général après l'adoption par les Etats Membres d'une résolution qui crée un nouveau Fonds central d'urgence humanitaire qui permettra, pour la première fois, d'intervenir sans attendre les dons des pays donateurs et qui permettra ainsi de sauver des milliers de vies en cas de catastrophe.

« Depuis trop longtemps l'assistance humanitaire pour les victimes de catastrophes était un processus réactif. Les fonds de secours étaient recherchés seulement après qu'une catastrophe ait surgit. Egalement inacceptable était la façon dont ces crises étaient financées différemment, les souffrances recevant une attention disproportionnée selon qu'elles intervenaient dans une zone plus ou moins stratégique, selon qu'elles étaient plus ou moins médiatisées et télégéniques », a expliqué Kofi Annan.

Rappelant que les Etats Membres – des pays européens en majorité – s'étaient déjà engagés à verser 200 millions de dollars, le Secrétaire général a par ailleurs appelé ceux qui ne l'ont pas encore fait à contribuer à ce nouveau Fonds et s'est engagé en retour à gérer les fonds « avec la plus grande transparence ».

Les Nations Unies espèrent rassembler au total 500 millions de dollars pour ce nouveau Fonds, soit une somme dix fois supérieure à celle dont disposait l'ancien Fonds.

« Nous pensons pouvoir être opérationnel dès le mois de mars prochain », a affirmé Kofi Annan, lors d'une rencontre avec la presse, en réponse à une question quant à son optimisme sur le point d'obtenir véritablement la somme espérée.

« Nous cherchons de nouveaux donateurs notamment dans les pays du Golfe et dans d'autres pays producteurs de pétrole », a confirmé le Secrétaire général.

« En établissant ce Fonds central d'urgence humanitaire, nous avons pris une décision cruciale qui permettra désormais une assistance humanitaire plus efficace et plus équitable », s'est félicité de son côté Jan Eliasson, président l'Assemblée générale.

« Cependant, a-t-il ajouté, améliorer le financement de l'aide, n'est qu'une composante d'une réforme humanitaire globale. Nous avons aussi besoin d'améliorer la coordination des activités humanitaires sur le terrain ».

Dans sa résolution adoptée aujourd'hui, l'Assemblée générale décide de « transformer l'actuel Fonds central autorenouvelable d'urgence en Fonds central d'intervention d'urgence » qui sera alimenté par des contributions volontaires et qui sera reconstitué à intervalles réguliers, « afin de pouvoir réagir de manière plus prévisible et en temps voulu aux urgences humanitaires ».

Les objectifs de ce nouveau Fonds seront de « promouvoir des mesures et des interventions rapides pour réduire les pertes en vies humaines, de renforcer les interventions lorsque le facteur temps est décisif, et de renforcer les éléments clefs des interventions humanitaires sous financées, sur la base des besoins avérés et des priorités définies en consultation avec l'État affecté le cas échéant » (voir notre dépêche d'aujourd'hui sur le texte de la résolution).

Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, avait appelé récemment la communauté internationale à contribuer au Fonds central d'urgence et défendu l'idée d'une égalité plus grande entre les crises humanitaires (voir dépêche du 26 octobre 2005 sur l'appel de Jan Egeland pour « mettre fin à la loterie humanitaire ».

Dans le document mondial du sommet mondial qui s'est tenu à New York au mois de septembre dernier, les Etats Membres s'étaient engagés à « renforcer l'efficacité des interventions humanitaires en faisant en sorte que les fonds nécessaires soient plus rapidement disponibles et plus prévisibles » et à « améliorer le fonctionnement de l'actuel Fonds central autorenouvelable d'urgence ».