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L'Assemblée générale crée le premier Fonds humanitaire capable d'intervenir immédiatement

L'Assemblée générale crée le premier Fonds humanitaire capable d'intervenir immédiatement

L'Assemblée générale
Suite aux réformes décidées lors du sommet mondial, l'Assemblée générale a adopté aujourd'hui une résolution créant un nouveau Fonds central d'urgence humanitaire, constitué de contributions volontaires, qui permettra pour la première fois d'intervenir immédiatement en cas de catastrophe, sans attendre les dons des pays donateurs.

Par une résolution adoptée aujourd'hui, l'Assemblée générale a décidé de « transformer l'actuel Fonds central autorenouvelable d'urgence en Fonds central d'intervention d'urgence » qui sera alimenté par des contributions volontaires et qui sera reconstitué à intervalles réguliers, « afin de pouvoir réagir de manière plus prévisible et en temps voulu aux urgences humanitaires ».

Les objectifs de ce nouveau Fonds seront de « promouvoir des mesures et des interventions rapides pour réduire les pertes en vies humaines, de renforcer les interventions lorsque le facteur temps est décisif, et de renforcer les éléments clefs des interventions humanitaires sous financées, sur la base des besoins avérés et des priorités définies en consultation avec l'État affecté le cas échéant ».

Dans sa résolution, l'Assemblée générale engage instamment tous les États Membres et invite le secteur privé et tous les individus et institutions concernés à « envisager de verser des contributions volontaires au Fonds ».

Elle se félicite des contributions déjà annoncées et souligne que « ces contributions devraient s'ajouter aux engagements actuels en matière de programmation humanitaire et non venir en déduction des ressources allouées à la coopération internationale pour le développement ».

Les Nations Unies espèrent rassembler 500 millions de dollars. Les Etats Membres se sont déjà engagés à versés 200 millions de dollars.

L'Assemblée prie par ailleurs le Secrétaire général de lui rendre compte de manière détaillée de l'utilisation du Fonds.

Elle le prie également de « faire procéder, à la fin de sa deuxième année de fonctionnement du Fonds, à un examen indépendant, notamment à une évaluation de la composante dons et de l'élément renouvelable du Fonds, de son administration, des critères utilisés pour allouer les ressources, des mesures et interventions qu'il a financées et de sa capacité à réaliser les objectifs fixés » et de lui présenter un rapport sur cette question à 61e session.

Elle le prie enfin de lui rendre compte lors de sa 61e session – à l'occasion de la session de fonds 2006 du Conseil économique et social - des progrès réalisés dans le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence fournie par les organismes des Nations Unies.

Dans le document mondial du sommet mondial qui s'est tenu à New York au mois de septembre dernier, les Etats Membres s'étaient engagés à « renforcer l'efficacité des interventions humanitaires en faisant en sorte que les fonds nécessaires soit plus rapidement disponibles et plus prévisibles » et à « améliorer le fonctionnement de l'actuel Fonds central autorenouvelable d'urgence ».

En effet, le fonctionnement de l'ancien Fonds ne permettait pas aux Nations Unies d'agir immédiatement. En cas de crise, les Nations Unies étaient dans l'obligation de lancer un appel de fonds d'urgence, après que la crise se soit déclenchée. Les victimes des catastrophes étaient donc à la merci de la générosité des donateurs qui réagissaient de manière très inégale et de manière arbitraire (voir notre dépêche du 26 octobre 2005 sur l'appel de Jan Egeland pour « mettre fin à la loterie humanitaire » et notre dépêche du 16 septembre 2005).

De plus, l'ancien Fonds ne disposait que de 50 millions de dollars, le nouveau devrait pouvoir disposer de 500 millions de dollars.