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Ethiopie/Erythrée : l'ONU évacue 17 des 18 postes de la "zone de sécurité"

Ethiopie/Erythrée : l'ONU évacue 17 des 18 postes de la "zone de sécurité"

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Suite à la décision du gouvernement érythréen d'interdire les vols d'hélicoptère de la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée, la Mission a annoncé aujourd'hui qu'elle avait évacué 17 des 18 postes d'observation situés dans la « zone temporaire de sécurité ».

Les casques bleus de la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée (MINUEE) continuent de patrouiller sur le terrain, dans la zone qui est toujours sous leur contrôle, qui représente 40% de la zone qu'ils avaient sous contrôle avant la décision prise par le gouvernement érythréen le 5 octobre dernier, a indiqué aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général, lors de son point de presse, au siège de l'ONU à New York.

La mission a cependant fait savoir que les restrictions à la liberté de mouvement des casques bleus ont augmenté dans la zone qui est toujours sous contrôle des Nations Unies, rendant difficile le contrôle des 1.000 km de frontière, a ajouté le porte-parole.

Dans sa résolution 1640, adoptée le 23 novembre dernier, le Conseil de sécurité avait enjoint l'Erythrée d'annuler, sans plus tarder, sa décision d'interdire les vols d'hélicoptère de la MINUEE et appelé l'Ethiopie à accepter la délimitation de la frontière entre les deux pays.

La résolution demandait aussi aux deux parties de « faire preuve de la plus grande retenue et de s'abstenir de recourir à la menace ou à l'emploi de la force l'une contre l'autre » (voir notre dépêche du 23 février 2005).

Kenzo Oshima, ambassadeur japonais et président du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix, avait recommandé au Secrétaire général, dans son rapport sur la question, de lancer une nouvelle série d'initiatives diplomatiques énergiques pour sortir de l'impasse.

Kenzo Oshima s'était rendu, début novembre, à Addis-Abeba et à Asmara afin de suivre la situation sur le terrain, aggravée par les mouvements de troupes des deux côtés de la « zone temporaire de sécurité » (voir notre dépêche du 7 novembre 2005).

Dans une déclaration à la presse, le Conseil de sécurité s'était déclaré, le 3 novembre, « profondément » préoccupé tant par les restrictions imposées à la MINUEE que par l'impasse sur la mise en œuvre de la Commission de délimitation de la frontière entre les deux pays (voir notre dépêche du 3 novembre 2005).

Rappelant que la liberté de circulation est un principe fondamental des opérations de maintien de la paix, le Secrétaire général avait condamné, le 5 octobre dernier, la décision des autorités érythréennes de restreindre l'espace aérien de leur pays aux hélicoptères de la MINUEE (voir notre dépêche du 5 octobre 2005).