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Libéria : Kofi Annan appelle à saisir une "occasion unique" lors du 2e tour des élections

Libéria : Kofi Annan appelle à saisir une "occasion unique" lors du 2e tour des élections

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Le Secrétaire général a appelé tous les Libériens inscrits sur les listes électorales à voter d'une manière « pacifique et ordonnée » lors du second tour des élections présidentielles prévues demain mardi, comme ils l'ont fait lors du premier tour et à en accepter le résultat.

« Le Secrétaire général souhaite souligner que ce dernier scrutin offre au peuple du Libéria une occasion d'élire un président pour mener le pays vers une nouvelle ère de paix, de démocratie et de prospérité. En conséquence, il lance un appel urgent à tous les électeurs pour qu'ils ne laissent pas passer cette occasion unique », indique un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.

Dans son message, le Secrétaire général « note avec satisfaction que la Commission électorale libérienne a, avec l'appui de la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) et d'autres partenaires, mis au point tous les arrangements nécessaires à un second tour des élections présidentielles ».

Kofi Annan a aussi rendu hommage aux deux candidats issus du premier tour, Ellen Johnson-Sirleaf et George Oppong Weah, pour leur engagement personnel en faveur d'une campagne pacifique.

« Le Secrétaire général souhaite, une nouvelle fois, assurer au peuple libérien que la MINUL maintiendra, en étroite coopération avec les agences de sécurité libériennes, un environnement sûr pour lui permettre de voter sans crainte d'actes d'intimidation ou de violence », ajoute le message.

« Des milliers d'observateurs internationaux et libériens seront également déployés dans tout le pays pour surveiller le déroulement du scrutin », précise-t-il.

« Le Secrétaire général appelle tous les Libériens à accepter les résultats des élections présidentielles afin que le pays puisse continuer à bâtir un avenir basé sur de solides fondations démocratiques », affirme encore le message.

Le 12 octobre dernier, Kofi Annan avait salué le bon déroulement du premier tour des élections et souligné que le taux de participation parmi les 1,35 millions d'électeurs inscrits avait été très élevé (voir notre dépêche du 12 octobre 2005).

Le scrutin avait été contrôlé par quelque 3.533 observateurs nationaux et 421 observateurs internationaux représentant plusieurs organisations.

Plus ancienne république d'Afrique, le Liberia est tombé dans l'instabilité au début des années 80, après le coup d'Etat de Samuel Doe. Après une décennie de gouvernement arbitraire et de crise économique, il a sombré dans la violence et la guerre civile après la prise du pouvoir par la force du Front patriotique de libération nationale du Liberia, dirigé par Charles Taylor.

En 1992, le Conseil de sécurité a imposé au Libéria un embargo sur les armes et le Secrétaire général a nommé un représentant spécial chargé de faciliter les pourparlers entre la CEDEAO et les belligérants.

Après la signature de l'accord de paix de Cotonou (Bénin) en 1993, négocié grâce à la médiation de la CEDEAO, le Conseil de sécurité a créé la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL), qui avait pour mandat notamment de contrôler le respect de l'accord de paix, et d'en vérifier l'application impartiale par toutes les parties.

Toutefois, des retards dans l'application des accords et la reprise des combats entre factions libériennes ont fait qu'il n'y a pas eu d'élections en février-mars 1994, comme prévu.

En 1995, les élections présidentielles ont vu la victoire de Charles Taylor. En novembre 1997, le mandat de la MONUL s'étant achevé le 30 septembre, l'ONU a créé le Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix au Libéria (BANUL), dirigé par un représentant du Secrétaire général.

Une rébellion dans le nord du pays et la reprise des affrontements ainsi que la pression internationale pour faire cesser le soutien du Liberia à la guerre civile en Sierra Leone a conduit Charles Taylor à démissionner en 2003, puis à partir en exil au Nigeria.

Près de 250.000 personnes sont mortes au cours de la guerre civile au Liberia, marquée par une grande violence contre les populations civiles, les violations des droits de l'homme et le recours aux enfants soldats ainsi que par le pillage systématique des ressources du pays.

Charles Taylor reste recherché par le Tribunal pénal pour la Sierra Leone, qui a retenu 17 chefs d'accusation à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité (voir notre dépêche du 22 mars 2005).

La Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) a été établie par la résolution 1509 (2003) du Conseil de sécurité, le 19 septembre 2003, pour vérifier la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu et le processus de paix, pour assurer la sécurité du personnel des Nations Unies, pour appuyer les activités humanitaires et en faveur des droits de l'homme et enfin pour appuyer l'effort de réforme de la sécurité nationale. Elle est forte de plus de 15.000 militaires.

Un gouvernement de transition a été alors établi avec pour mission de préparer le pays pour les élections, élections dont le deuxième tour se déroule demain.