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Liberia : Kofi Annan salue le bon déroulement des élections

Liberia : Kofi Annan salue le bon déroulement des élections

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Le Secrétaire général a salué aujourd'hui le bon déroulement des élections présidentielle et législatives au Liberia, premier scrutin depuis 1997, qui doivent achever la transition politique commencée en 2003 avec la fin de la guerre civile.

« Le Secrétaire général se réjouit que les élections présidentielles et législatives au Liberia se soient déroulées hier, comme prévu, dans une atmosphère calme et sûre et qu'aucun incident grave n'ait été signalé », indique un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.

« Le taux de participation parmi les 1,35 millions d'électeurs inscrits a été très élevé. Le scrutin a été contrôlé par quelque 3 533 observateurs nationaux et 421 observateurs internationaux représentant plusieurs organisations », précise le message.

« Le défi principal était d'atteindre 255 circonscriptions électorales inaccessibles », ajoute-t-il.

L'équipement aérien de la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) a été utilisé pour déplacer du personnel chargé de l'organisation du scrutin vers ces régions. Même si les bureaux de vote fermaient officiellement à 18 heures, les électeurs qui faisaient encore la queue à 18 heures ont été autorisés à voter. La MINUL a fourni un soutien sécuritaire et logistique important et était présente dans tout le pays.

Le dépouillement des bulletins de vote a commencé et la Commission nationale des élections fera connaître les résultats dès qu'ils seront transmis par les bureaux de vote. Les résultats définitifs devraient être annoncés d'ici le 26 octobre, rappelle le message.

Les Libériens étaient appelés à mettre trois bulletins dans l'urne, un pour l'élection présidentielle, un pour l'élection des représentants au sénat et un pour l'élection des représentants à l'assemblée nationale.

« Le Secrétaire général félicite chaleureusement le peuple du Libéria pour la manière pacifique et bien ordonnée dont il a participé à cette élection historique. Les Nations Unies continueront d'œuvrer avec le peuple libérien pour consolider la paix et promouvoir le développement démocratique, la bonne gouvernance et l'état de droit », conclut le message.

Dans un message radiophonique diffusé hier, Kofi Annan avait appelé les Libériens à exercer leur droit de vote pour conclure définitivement une ère marquée par 15 ans de conflits et pour ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire du pays (voir notre dépêche du 11 octobre 2005).

Plus ancienne république d'Afrique, le Liberia est tombé dans l'instabilité au début des années 80, après le coup d'Etat de Samuel Doe. Après une décennie de gouvernement arbitraire et de crise économique, il a sombré dans la violence et la guerre civile après la prise du pouvoir par la force du Front patriotique de libération nationale du Liberia, dirigé par Charles Taylor.

En 1992, le Conseil de sécurité a imposé au Libéria un embargo sur les armes et le Secrétaire général a nommé un représentant spécial chargé de faciliter les pourparlers entre la CEDEAO et les belligérants.

Après la signature de l'accord de paix de Cotonou (Bénin) en 1993, négocié grâce à la médiation de la CEDEAO, le Conseil de sécurité a créé la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL), qui avait pour mandat notamment de contrôler le respect de l'accord de paix, et d'en vérifier l'application impartiale par toutes les parties.

Toutefois, des retards dans l'application des accords et la reprise des combats entre factions libériennes ont fait qu'il n'y a pas eu d'élections en février-mars 1994, comme prévu.

En 1995, les élections présidentielles ont vu la victoire de Charles Taylor. En novembre 1997, le mandat de la MONUL s'étant achevé le 30 septembre, l'ONU a créé le Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix au Libéria (BANUL), dirigé par un représentant du Secrétaire général.

Une rébellion dans le nord du pays et la reprise des affrontements ainsi que la pression internationale pour faire cesser le soutien du Liberia à la guerre civile en Sierra Leone a conduit Charles Taylor à démissionner en 2003, puis à partir en exil au Nigeria.

Près de 250.000 personnes sont mortes au cours de la guerre civile au Liberia, marquée par une grande violence contre les populations civiles, les violations des droits de l'homme et le recours aux enfants soldats ainsi que par le pillage systématique des ressources du pays.

Charles Taylor reste recherché par le Tribunal pénal pour la Sierra Leone, qui a retenu 17 chefs d'accusation à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité (voir notre dépêche du 22 mars 2005).

La Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) a été établie par la résolution 1509 (2003) du Conseil de sécurité, le 19 septembre 2003, pour vérifier la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu et le processus de paix, pour assurer la sécurité du personnel des Nations Unies, pour appuyer les activités humanitaires et en faveur des droits de l'homme et enfin pour appuyer l'effort de réforme de la sécurité nationale. Elle est forte de plus de 15.000 militaires.

Un gouvernement de transition a été alors établi avec pour mission de préparer le pays pour les élections, élections qui se sont déroulées aujourd'hui.