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PAM : l'aide alimentaire en Ouganda pourrait s'arrêter en décembre par manque de fonds

PAM : l'aide alimentaire en Ouganda pourrait s'arrêter en décembre par manque de fonds

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Le Programme alimentaire des Nations Unies a prévenu aujourd'hui que son opération visant à nourrir 1,45 millions de personnes déplacées dans le nord de l'Ouganda, qui ne survivent que grâce à l'assistance humanitaire, pourrait s'arrêter par manque de fonds à partir du mois de décembre.

« Le Programme alimentaire mondial (PAM) a un besoin urgent d'obtenir 58 millions de dollars afin d'acheter de la nourriture pour nourrir pratiquement l'intégralité de la population du nord de l'Ouganda », indique un communiqué de l'agence publié aujourd'hui à Genève et à Kampala.

« Ces populations vivent depuis des années, dans des camps insalubres et surpeuplés, où elles se sont réfugiées après avoir fui les attaques de la l'Armée de résistance du Seigneur (Lord's Resistance Army, LRA) », groupe armé connu pour ses activités sanguinaires dans le nord de l'Ouganda (voir, sur l'inculpation récente de ses chefs par la Cour pénale internationale (CPI), notre dépêche du 7 octobre 2005).

Selon le PAM, « 90% de la population de l'Ouganda dépend fortement de l'aide humanitaire des Nations Unies », après 19 ans de terreur semée par la LRA.

« Les meurtres et les enlèvements sont chose commune et la LRA procède aussi à des défigurations, coupant les lèvres et les oreilles de personnes innocentes », indique le communiqué.

Les personnes déplacées vivent dans une pauvreté extrême, dépourvues de l'accès minimum aux besoins de base, notamment la nourriture, l'alimentation, les vêtements et l'hygiène.

Selon un récent rapport du ministère de la Santé ougandais et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le taux de mortalité de centaines de milliers d'enfants dans la région reste au-dessus du niveau des situations d'urgence.

Le taux de mortalité de la population des camps, qui comprend 80% de femmes et d'enfants, est d'un mort pour 10.000 personnes par jour. Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est de deux morts pour 10.000 personnes par jour.

La plupart des décès sont dus au paludisme, au VIH/sida et à la violence, indique le PAM, qui précise que la sous-nutrition ne figure pas parmi les causes principales, mais que si son intervention venait à cesser la malnutrition, notamment des enfants, viendrait à grimper en flèche.

La diminution récente des atrocités commises par la LRA a permis aux habitants des camps de planter sur les terres fertiles aux alentours, mais ils restent dépendant de l'aide alimentaire pour au moins 50% de leurs besoins, et cela restera le cas au moins jusqu'à la prochaine récolte de juillet 2006, précise le communiqué.

« Si nous parvenons à rassembler plus d'attention politique, de pression diplomatique et de ressources, nombre des crises les plus graves dans le monde, notamment en Afrique, peuvent être résolues », avait déclaré Jan Egeland en mai dernier (voir notre dépêche du 11 mai 2005).

« L'Ouganda reste une des pires crises humanitaires dans le monde », rappelait Jan Egeland.

« C'est le résultat d'une discrimination ». « Nous apportons plus d'aide aux crises humanitaires si elles se déroulent en Europe ou au Moyen-Orient que si elles interviennent en Afrique ». « Si nous convenons tous que la vie humaine a la même valeur partout, la même attention devrait être portée au Nord de l'Ouganda que dans le Nord de l'Iraq, au Congo qu'au Kosovo, et ce n'est pas le cas aujourd'hui », estimait le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies.

Bien que la situation en Ouganda ait reçu une attention croissante au niveau international l'année dernière, la tragédie des enfants et des civils pris dans le conflit au Nord du pays figurait en mai dernier au rang des priorités que le département de l'information de l'ONU mettait en avant dans ses Dix sujets dont le monde n'entend pas assez parler (voir notre dépêche du 6 mai 2005).

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