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La Première Commission devra redonner un élan au désarmement et à la non-prolifération, affirme son président

La Première Commission devra redonner un élan au désarmement et à la non-prolifération, affirme son président

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Après les échecs de la dernière conférence sur le TNP et du sommet mondial sur les questions de désarmement et de non-prolifération, les experts de la Première Commission ont souligné hier la nécessité de relancer le processus multilatéral de désarmement et la lutte internationale contre la prolifération nucléaire.

« Il faut que la session de la première Commission soit cette année l'occasion de sortir de l'impasse et de redonner un élan au processus multilatéral de désarmement et de non-prolifération », a déclaré hier Young-Jin Choi, le Représentant permanent de la République de Corée, qui préside cette année la Commission du désarmement et de la sécurité internationale - Première Commission – dont les travaux ont démarré jeudi dernier.

« Parce que les questions de désarmement traitées dans le cadre de cette Commission auront des implications profondes sur la sécurité nationale, régionale et mondiale, nos travaux doivent jouer un rôle d'entraînement », a-t-il souhaité.

De son côté, le Secrétaire général adjoint aux affaires de désarmement, Nobuyasu Abe, a mis l'accent sur les risques de prolifération d'armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires.

Dans le contexte actuel, il est par ailleurs urgent, selon lui, de procéder à l'élaboration d'un traité d'interdiction de la production des matières fissiles à des fins nucléaires.

S'exprimant au nom de l'Union européenne, le représentant du Royaume-Uni, John Freeman, a jugé que, en dépit de l'échec de la dernière Conférence de réexamen Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), le Traité demeurait la pierre angulaire du régime mondial en la matière. « Il est également le gage le plus sûr d'une utilisation future de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques », a-t-il précisé.

Au plan de la vérification, John Freeman a déclaré que le programme nucléaire iranien devait respecter l'équilibre prévu par le Traité entre les droits dont peuvent jouir les États membres et les obligations qui leur incombent en tant que parties. L'UE a exhorté l'Iran à suspendre sans délai sa production d'uranium enrichi, et de retourner à la table de négociations telles que prévues par l'Accord de Paris de 2004 associant ce pays, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.

Pour l'intervenant américain, le Secrétaire d'État adjoint à la maîtrise des armements Stephen Rademaker, la crainte principale en ce début de nouveau siècle est l'acquisition d'armes de destruction massive par des groupes non étatiques, à commencer par des groupes terroristes.

Stephen Rademaker a aussi estimé que l'Iran devait retourner à la table des négociations prévues par l'Accord de Paris. En l'état, a-t-il fait savoir, les États-Unis sont d'avis qu'aucun pays ne doit être autorisé à transférer des matières nucléaires vers le pays.

« La lacune la plus grave est l'absence de décision sur la prolifération des armes nucléaires qui, étant donné la possibilité qu'elles tombent entre les mains de terroristes, représente à n'en pas douter le danger le plus grave dans l'immédiat », avait déploré le Secrétaire général, faisant le bilan des résultats obtenus dans le document final du sommet mondial.

« Certains États auraient voulu donner la priorité absolue à la non-prolifération, tandis que d'autres voulaient que le renforcement du traité sur la non-prolifération passe par de nouvelles mesures de désarmement. C'est ainsi que s'est répété l'échec qu'avait connu en mai la conférence d'examen du traité », avait rappelé Kofi Annan dans une tribune publiée le 21 septembre dernier dans le quotidien français « Le Figaro » (voir notre dépêche du 21 septembre 2005 et celle du 17 septembre 2005).

Le 27 mai dernier, le Secrétaire général avait déploré que la Conférence de réexamen Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) se soit achevée sans accord de fond et regretté que les États parties aient manqué une occasion essentielle de renforcer notre système de sécurité collective.

Le sommet de septembre pourrait constituer une occasion unique d'y remédier, avait alors estimé Kofi Annan (voir notre première dépêche du 27 mai 2005 et notre seconde sur la question).

Voir l'ensemble des déclarations de la Première Commission dans le communiqué de presse de l'ONU.