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L'Assemblée générale appelée à se mettre au travail sur la suite à donner au sommet mondial

L'Assemblée générale appelée à se mettre au travail sur la suite à donner au sommet mondial

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Le président de l'Assemblée générale a présenté aujourd'hui un programme de travail pour la mise en œuvre des réformes adoptées au sommet mondial, posant l'échéance de la fin 2005 pour créer la Commission de consolidation de la paix, le Conseil des droits de l'homme, le Fonds d'urgence humanitaire, adopter la convention sur le terrorisme et « réviser » les propositions de réforme du Conseil de sécurité.

Dans une lettre adressée aujourd'hui aux Etats membres, le président de l'Assemblée générale, Jan Eliasson, de la Suède, a présenté un programme de travail sur les réformes à poursuivre ou à entreprendre après le sommet mondial qui s'est tenu en septembre à New York.

Estimant que la réforme serait « une occasion en or pour l'Assemblée générale de jouer un rôle qu'elle n'a pas joué depuis longtemps » et que c'est par la mise en œuvre du document final du sommet que ce dernier serait jugé, Jan Eliasson a engagé les négociations à se poursuivre à New York sans attendre.

« Il n'est plus question de marchandage. Il faut examiner chaque question en soi. Il est temps de répondre aux attentes », a souligné le président de l'Assemblée générale lors d'une conférence de presse qu'il a donnée aujourd'hui à New York.

image• Retransmission de la conférence de presse[43mins] (en anglais)

« Le document final est la principale base de travail », indique-t-il dans sa lettre, soulignant que les discussions doivent maintenant se concentrer sur la mise en œuvre de chacun des points.

« Mais le document ne devrait pas constituer une limite à nos ambitions », affirme-t-il, encourageant les Etats Membres à faire preuve de « créativité » dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, absents du document final.

Sur le développement, qui doit rester « la priorité », l'Assemblée générale aura à déterminer quel rôle attribuer au Conseil économique et social, parmi ceux envisagés dans le document final.

La Commission de consolidation de la paix doit, selon le document final, commencer ses travaux avant le 31 décembre 2005, il faudra donc « conclure nos négociations début novembre », indique Jan Eliasson.

Quant au Conseil des droits de l'homme, il faudra aussi commencer les travaux immédiatement « en s'efforçant, pour des raisons budgétaires et pratiques, de parvenir à un accord avant la fin de l'année 2005 ».

Le président de l'Assemblée générale a donc annoncé la création de deux groupes de travail « à composition non limitée », c'est-à-dire ouvert à tous les Etats qui souhaitent y participer, qui prépareront un projet de résolution sur la Commission de consolidation de la paix et sur le Conseil des droits de l'homme.

« Des détails sur ce Conseil auraient été bienvenus dans le document final mais nous espérons que le travail qui a déjà été fait puisse servir de base aux négociations », a précisé Jan Eliasson.

Dans le domaine de l'environnement, « alors que se multiplient les catastrophes naturelles et d'origine humaine », l'Assemblée générale devra améliorer le financement humanitaire par la création d'un Fonds central d'urgence permanent – appelé encore récemment de ses vœux par Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU.

Le président de l'Assemblée générale a rappelé que la réforme de la gestion de l'ONU devra être achevée d'ici à la fin mars 2006. Il a toutefois engagé l'Assemblée à prendre autant de décisions que possible bien avant cette date.

Sur le terrorisme, il a espéré aussi l'adoption d'un texte de convention générale sur le terrorisme d'ici à la fin de l'année 2005.

Interrogé sur les méthodes envisagées pour l'adoption de tous ces projets de résolution, Jan Eliasson a estimé qu'il rechercherait un consensus ou un « accord le plus large possible ».

Interrogé sur l'absence de transparence lors des discussions, qui risque de conduire à des abus de la part des Etats, dans la mesure où les journalistes n'y sont pas invités, le président de l'Assemblée générale a indiqué que les Etats Membres n'étaient pas prêts à négocier de façon publique, même s'il était personnellement très sensible à la question.

Sur la réforme du Conseil de sécurité, « elle fait partie du programme, en ce qu'elle doit être revue d'ici à la fin 2005 », a-t-il indiqué, précisant qu'il y organiserait le 10 novembre un débat sur ce point.

Jan Eliasson a par ailleurs insisté sur l'importance de consulter les ONG et les membres de la société civile au cours des négociations. « Il faut comprendre qu'il existe des groupes en dehors de l'ONU qui sont indispensables, et qui notamment dans le domaine des droits de l'homme maintiennent l'attention de la communauté internationale sur les questions importantes ».

Sur le Document final du sommet mondial 2005, voir notre dépêche du 17 septembre 2005 et notre dépêche du 14 septembre 2005.Sur les travaux qui attendent l'Assemblée générale, voir notre dépêche du 16 septembre.Sur le « pacte » proposé par Kofi Annan aux Etats Membres sur la mise en œuvre des réformes, voir notre dépêche du 17 septembre 2005.