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La France et le Royaume-Uni plaident pour une profonde réforme des institutions des Nations Unies

La France et le Royaume-Uni plaident pour une profonde réforme des institutions des Nations Unies

Tony Blair
A l'Assemblée générale, les Premier ministres français et britanniques ont plaidé hier et aujourd'hui pour une profonde réforme des institutions des Nations Unies et pour la mise en oeuvre des réformes proposées dans le document final du sommet qui devrait être soumis demain aux chefs d'Etat et de gouvernement pour approbation.

A l'Assemblée générale, les Premier ministres français et britanniques ont plaidé hier et aujourd'hui pour une profonde réforme des institutions des Nations Unies et pour la mise en oeuvre des réformes proposées dans le document final du sommet qui devrait être soumis demain aux chefs d'Etat et de gouvernement pour approbation.

« Sur l'ensemble des sujets, la déclaration que nous allons adopter ouvre la voie. Maintenons cet élan. Car dans l'urgence actuelle, c'est bien une réforme profonde des institutions qui est nécessaire », a déclaré Dominique de Villepin, Premier ministre de la France, dans un discours prononcé aujourd'hui à la tribune de l'Assemblée générale, à l'occasion du sommet mondial qui se déroule à l'ONU.

Le Premier ministre français a plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité et soutenu la proposition du G-4 –Allemagne, Brésil, Inde et Japon – « qui consacre les droits de chaque continent, notamment l'Afrique, et renforce le Conseil » et qui propose d'élargir le Conseil de sécurité à 25 membres contre 15 aujourd'hui – en ajoutant 6 sièges permanents et 4 non permanents aux 5 membres permanents et aux 10 non permanents qui siègent actuellement.

Les Etats membres n'ont pas trouvé d'accord sur la question de l'élargissement du sécurité mais ont exprimé l'espoir, dans le document final du sommet qui doit être soumis aux chefs d'Etats demain, de progresser sur cette question d'ici à la fin de l'année.

Dominique de Villepin a aussi plaidé pour la création d'un Conseil des droits de l'homme qui remplacerait l'actuelle Commission jugée discréditée. Dans le document final, les Etats membres chargent le président de la 60e session de l'Assemblée générale de conduire les négociations qui permettront d'établir, dès que possible, ce Conseil des droits de l'homme en définissant son mandat et sa composition.

La proposition de désigner ses membres à la majorité des deux tiers de l'Assemblée générale afin d'empêcher les Etats qui violent les droits de l'homme d'y siéger n'a pas été retenue dans le document final.

Le Premier ministre a également soutenu la nécessité de créer une Commission de consolidation de la paix. La création d'une telle Commission a été décidée par les Etats membres mais le document final ne précise pas si cette nouvelle Commission dépendra du Conseil de sécurité ou de l'Assemblée générale.

Dominique de Villepin a par ailleurs défendu l'idée d'une Organisation des Nations Unies pour l'environnement – une organisation qui serait en quelque sorte l'équivalent de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'environnement. Cette idée portée par la France est évoquée dans le document final.

« Il faut enfin mettre en place une véritable gouvernance économique et sociale », a-t-il souhaité.

Comme son homologue français, le Premier ministre britannique Tony Blair, a également plaidé pour la création d'un Conseil des droits de l'homme « qui obtiendra le respect du monde entier et non son mépris » et pour une Commission de consolidation de la paix « qui devra être l'outil des nations en reconstruction », dans un discours prononcé hier à l'Assemblée générale.

Le Premier ministre britannique a aussi rappelé qu'il ne pouvait y avoir de justification au terrorisme et au massacre d'innocents. Dans le document final, les Etats membres s'engagent à élaborer au cours de la 60e session de l'Assemblée générale une Convention globale contre le terrorisme. Ils ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur une définition universelle du terrorisme.

Tony Blair a par ailleurs exhorté les Nations Unies à renforcer leur politique de non prolifération et plus particulièrement à chercher « comment autoriser les pays à développer leur installations nucléaires civiles sans qu'ils puissent fabriquer des armes nucléaires ».

Les passages appelant à lutter contre la prolifération des armes de destruction massive et en faveur du désarmement ont été supprimés du document final.

« Notre plus grand échec porte sur la non-prolifération nucléaire et sur le désarmement ». « Deux fois cette année, lors de la conférence d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire et à nouveau à ce Sommet », la communauté internationale a échoué sur cette question, avait déclaré le Secrétaire général, à l'ouverture du sommet (voir notre dépêche du 14 septembre 2005).