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Sommet 2005 : Kofi Annan appelle à mettre en œuvre les réformes proposées et à poursuivre les efforts

Sommet 2005 : Kofi Annan appelle à mettre en œuvre les réformes proposées et à poursuivre les efforts

Kofi Annan
Saluant les « réels progrès » marqués par les réformes décidées dans le document final du sommet mondial, qui doit être maintenant soumis aux chefs d'Etats, le Secrétaire général a appelé aujourd'hui les Etats membres à régler les urgentes questions laissées en suspens : le désarmement et la non-prolifération nucléaire et la réforme du Conseil de sécurité.

« Il y a deux ans, j'ai averti que nous nous trouvions à la croisée des chemins […]. Je ne voulais pas dire que l'ONU, qui marque cette année son soixantième anniversaire, traversait une crise existentielle […]. Je voulais dire que de profondes divisions entre Etats membres, et la sous-performance de nos institutions collectives, nous empêchaient de joindre nos efforts pour répondre aux menaces auxquelles nous faisons face », a déclaré aujourd'hui Kofi Annan à l'ouverture du sommet mondial 2005.

Le Secrétaire général a rappelé que le mouvement de réformes lancé par la présentation de son rapport intitulé « Dans une liberté plus grande » avait porté des fruits avant même l'adoption, hier, d'un document final qui doit être maintenant soumis à l'approbation des chefs d'Etat réunis pour le sommet mondial 2005 au siège de l'ONU (voir notre dépêche du 13 septembre 2005).

Cette année a déjà vu la création d'un Fonds pour la démocratie et la rédaction d'une convention contre le terrorisme nucléaire. A été également décidé, le déblocage de près de 50 milliards de dollars par an pour lutter contre la pauvreté d'ici à 2015, l'adoption par un plus grand nombre d'Etats de l'objectif d'allouer 0,7% du PNB à l'aide publique au développement et l'annulation de la dette des pays les plus pauvres, a souligné le Secrétaire général.

« Par votre accord sur le document final, ces engagements seront consacrés, avec en retour des engagements de la part des bénéficiaires sur la bonne gouvernance et l'établissement de plan nationaux pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a déclaré Kofi Annan.

Dans ce document, a-t-il souligné, « vous condamnerez le terrorisme sous toutes ses formes […] et quel qu'en soit le fondement », « pour la première fois vous accepterez […] une responsabilité collective de protéger les populations des génocides et crimes contre l'humanité », c'est-à-dire que « vous vous engagez à agir si un autre Rwanda menace ».

« Vous accepterez d'établir une Commission de consolidation de la paix » et de « créer une force de police permanente pour les opérations de maintien de la paix de l'ONU ».

« Vous accepterez de doubler le budget du Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l'homme » et de créer un « nouveau Conseil des droits de l'homme, dont les détails devront être établis au cours de la soixantième session de l'Assemblée générale ».

« Vous renforcerez le financement humanitaire d'urgence, afin d'empêcher que des crises mal connues restent oubliées », « ainsi que cela arrive trop souvent notamment en Afrique ».

« Et vous mettrez en place un cadre pour une réforme en profondeur du Secrétariat ».

« Pris ensemble, tout cela constitue un ambitieux programme de réformes. Mais soyons francs, entre nous et avec les peuples des Nations Unies. Nous n'avons pas encore réalisé les réformes radicales et fondamentales que je crois, comme d'autres, nécessaires. De profonds désaccords, dont certains sont légitimes et fondés, ont été la cause de cet état de fait », a déclaré le Secrétaire général.

« Notre plus grand échec porte sur la non-prolifération nucléaire et sur le désarmement ». « Deux fois cette année, lors de la conférence d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire et à nouveau à ce Sommet » la communauté internationale avait échoué sur cette question, a fait remarquer Kofi Annan.

« Cela est inexcusable ». « Les armes de destruction massive posent un grave danger à tous, notamment dans un monde menacé par des terroristes aux ambitions mondiales et sans inhibitions », a-t-il déclaré.

« De même, la réforme du Conseil de sécurité nous échappe encore, même si tout le monde convient qu'il est grand temps qu'elle ait lieu »n a-t-il poursuivi.

« Le fait que vous ne soyez pas encore parvenus à un accord sur ces questions ne les rend pas moins urgentes », a lancé le Secrétaire général aux Etats membres, appelant à mettre en œuvre les objectifs convenus. « Dans notre monde interdépendant, c'est ensemble que nous resteront debout ou que nous tomberons ».

« Nous avons vu que même les plus forts d'entre nous ne peuvent réussir seuls », a-t-il souligné, rappelant que c'était la raison même qui rendait l'ONU si vitale.

« C'est précisément parce que notre monde est si imparfait que nous avons besoin des Nations Unies », a conclu le Secrétaire général.

Lire le compte-rendu de toutes les déclarations prononcées au Sommet.