L'actualité mondiale Un regard humain

Katrina : les Etats-Unis acceptent l'aide des Nations Unies

Katrina : les Etats-Unis acceptent l'aide des Nations Unies

media:entermedia_image:a6f7f7fb-a501-4787-8239-9bbf3badb790
Les Etats-Unis ayant accepté dimanche l'offre d'assistance des Nations Unies, la Coordination de l'ONU a envoyé une équipe à Washington en attendant un déploiement dans les régions touchées, qui ont connu des scènes de pillage et l'isolement de nombreuses victimes prises par les eaux.

« Les Etats-Unis ont été très généreux lors des crises concernant les autres populations. C'est pourquoi je pense qu'il est important que l'ONU et les autres pays rendent la pareille, maintenant qu'ils sont dans le besoin », a déclaré hier à Londres le Secrétaire général lors entretien accordé hier à la BBC.

Kofi Annan a déclaré partager « l'incrédulité » de ceux qui ne comprennent pas comment l'anarchie et le chaos qui ont suivi l'Ouragan pouvaient se produire aux Etats-Unis.

« Normalement, dans ce genre de crise, les gens deviennent plus humbles, ils ont tendance à se rapprocher et à exprimer de la sympathie », a-t-il déclaré, citant ce qu'il avait vu après le Tsunami en Indonésie, au Sri Lanka et aux Maldives, où des îles entières avaient été emportées par les eaux.

Interrogé sur les conditions de l'assistance aux populations affectée, au regard des critiques portées à l'endroit de l'administration Bush, et sur la « leçon » qu'offrait la crise à la communauté internationale, Kofi Annan a rappelé que le monde était en proie à de nombreuses menaces, de la pauvreté au terrorisme et des armes de destruction massive à la dégradation de l'environnement, ainsi que le soulignait le Rapport sur les menaces, les défis et le changement du groupe de personnalités de haut niveau, et que toutes ces menaces devaient être combattues.

« Il y a quatre ou cinq ans, mon rapport annuel à l'Assemblée générale de l'ONU portait sur les catastrophes naturelles. J'y engageais les Etats Membres à se préparer à une aggravation du nombre de catastrophes naturelles et à installer de meilleurs systèmes d'alerte, ainsi que des coûts astronomiques. Nous y sommes », a déclaré le Secrétaire général.

« Manifestement, chaque Etat doit décider de la façon dont il souhaite dépenser ses ressources. Mais dans ce choix doit entrer en ligne de compte un équilibre entre toutes les préoccupations ».

Le gouvernement des Etats-Unis a accepté dimanche 4 septembre l'offre d'assistance des Nations Unies aux victimes de l'ouragan Katrina, indique un message transmis par son porte-parole. Le Secrétaire général avait offert l'aide de l'ONU le 2 septembre dernier (voir notre dépêche du 2 septembre 2005).

« Une petite équipe de coordination des Nations Unies est à présent à Washington pour aborder avec les autorités gouvernementales la meilleure façon pour l'ONU d'apporter une aide complémentaire aux propres secours d'urgence des Etats-Unis », indique le message.

L'équipe de l'ONU à Washington sera basée au Centre d'opérations pour l'ouragan Katrina d'USAID [ l'agence fédérale américaine pour l'assistance humanitaire à l'étranger ].

Le message rappelle que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) étaient prêts à apporter leur assistance là où les besoins s'en faisaient sentir.

« Deux équipes interagences de sept personnes chacune seront envoyées au Texas et en Géorgie », a déclaré pour sa part aujourd'hui Elisabeth Byrs, porte-parole d'OCHA, lors d'un point avec la presse au siège de l'ONU à Genève.

Le porte-parole de l'UNICEF, Damien Personnaz, a souligné que l'agence s'occuperait de la situation des écoles, alors que « la Nouvelle Orléans sera paralysée pendant près de six mois, de sorte que c'est tout le système d'éducation qui devra être repensé ».

Le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York, a précisé aujourd'hui que des équipes supplémentaires pourraient être déployées prochainement, les Etats-Unis ayant décidé de créer un centre d'assistance interinstitutions à Baton Rouge, en Louisiane, et un centre de distribution de l'aide à Kessla, près de la Nouvelle Orléans.