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Les Etats-Unis et la France demandent à la Syrie de coopérer dans l'enquête sur la mort de Rafic Hariri

Les Etats-Unis et la France demandent à la Syrie de coopérer dans l'enquête sur la mort de Rafic Hariri

Les Etats-Unis et la France ont demandé hier à la Syrie de coopérer « activement » et « de toute urgence » dans l'enquête sur l'assassinat, le 14 février dernier à Beyrouth , de Rafic Hariri, ancien Premier ministre libanais, à l'issue de consultations sur l'avancement des travaux de la commission d'enquête, ralentis par Damas.

« Le Conseil de sécurité demande à la Syrie de coopérer maintenant et convenablement », a déclaré hier Michel Duclos, l'ambassadeur adjoint de la France auprès des Nations Unies, à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité qui s'est tenue à huis clos sur la progression des travaux de la commission d'enquête indépendante sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais.

image• Retransmission de la déclaration à la presse de Michel Duclos[3mins]

« Il n'y a aucun doute sur le fait que le Conseil de sécurité souhaite la coopération y compris de la Syrie (…) Le Conseil a besoin de tout urgence et maintenant de la coopération qu'il a demandé de tous les Etats concernés », a ajouté l'ambassadeur français.

La création d'une commission d'enquête internationale indépendante a été décidée le 7 avril dernier par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1595 (voir notre dépêche du 7 avril 2005). Dirigée par le magistrat allemand Detlev Mehlis, la commission est pleinement opérationnelle depuis le 16 juin dernier (voir notre dépêche du 16 juin 2005).

« Il n'y a aucun doute sur le fait que le manque de coopération de la Syrie avec l'enquête de Detlev Mehlis a sérieusement ralenti le travail de la commission. Ce manque de coopération est inacceptable », a déclaré pour sa part l'ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations Unies, John Bolton.

image• Retransmission de la déclaration à la presse de John Bolton[52mins]

« La commission Mehlis a contacté toutes les parties le 11 juin dernier. La Syrie n'a pas répondu aux appels avant le 19 juillet. Finalement, le 26 août une réunion aura lieu pour discuter de comment la coopération pourrait s'établir. Detlev Mehlis l'a dit lui même, il ne veut pas de discussions, mais une coopération », a indiqué l'ambassadeur américain.

Ibrahim Gambari, Secrétaire général adjoint chargé des affaires politiques, qui a rendu compte aux membres du Conseil des progrès accomplis par la commission, a annoncé que Detlev Mehlis recontrerait des membres du gouvernement syrien aujourd'hui à Genève. Le magistrat allemand sera à New York le mois prochain.

Sans nommer la Syrie, les membres du Conseil ont réitéré hier, dans une déclaration à la presse, leur appel pour une coopération de tous les Etats dans l'enquête sur la mort de Rafic Hariri.

« Considérant qu'il est indispensable, pour les progrès de l'enquête, que tous ceux qui détiennent des informations sur ce crime coopèrent avec la Commission, les membres du Conseil ont une nouvelle fois prié l'ensemble des États et des parties, en particulier ceux qui n'avaient pas encore pris les mesures voulues, de coopérer pleinement en vue d'accélérer les travaux de la Commission », a déclaré au nom du Conseil, l'ambassadeur du Japon aux Nations Unies et également président pour le mois d'août, Kenzo Oshima (voir notre dépêche du 25 août 2005).