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Kofi Annan déplore la décision de la Chambre des représentants américaine qui menace l'ONU

Kofi Annan déplore la décision de la Chambre des représentants américaine qui menace l'ONU

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Le Secrétaire général a déploré le vote aujourd'hui à la Chambre des représentants des Etats-Unis d'un projet de loi visant à forcer l'ONU à adopter une série de réformes, sous peine de réduire de 50% la contribution des Etats-Unis au budget de l'Organisation. Il a estimé que cette décision pourrait mettre en péril le sommet de septembre.

« Le Secrétaire général est profondément engagé dans la réforme des Nations Unies. Il a lancé une réforme de la gestion et a proposé un large programme de réformes et de renouveau institutionnel qu'examinent de manière approfondie les États Membres, en prévision du 'sommet de la réforme' des chefs d'État et de gouvernement en septembre prochain », indique un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.

« Toutefois, il ne croit pas que sa décision de retenir ses contributions financières soit un moyen productif de réaliser la réforme. Cela pourrait, en effet, compromettre le résultat du sommet de septembre ».

Les dirigeants du monde entier doivent se retrouver du 14 au 16 septembre prochain au siège de l'ONU à New York pour discuter des réformes du système des Nations Unies dans son ensemble.

La représentante des Etats-Unis aux Nations Unies avait affirmé hier, au siège de l'ONU à New York, que l'Administration Bush était opposée au projet de loi des parlementaires américains. « Nous ne pensons pas que ce soit la façon la plus efficace de procéder », avait-elle déclaré devant la presse (voir notre dépêche du 16 juin 2005).

« Cette loi soulève aussi des problèmes d'ordre constitutionnel, notamment quant aux pouvoirs du président au regard du financement des opérations de maintien de la paix, et pour nous c'est une importante préoccupation », avait-elle ajouté.

Dans une interview donnée hier au Figaro, le Secrétaire général avait regretté que l'ONU soit confrontée, une nouvelle fois, à une menace du Congrès, au moment même elle était engagée dans des réformes de grande ampleur (voir notre dépêche du 16 juin 2005).

« Nous avons déjà connu ça. Quand je suis arrivé à mon poste en 1997, les Américains retenaient une part substantielle de leur contribution financière. Il m'a fallu des années de travail avec l'ambassadeur américain d'alors, Richard Holbrooke, pour amener les Etats-Unis à normaliser leur situation financière vis-à-vis de l'ONU », avait-il rappelé.

Le Secrétaire général a proposé un vaste programme de réformes des Nations Unies dans son rapport intitulé « Dans une liberté plus grande : développement, sécurité et droits de l'homme pour tous » et publié le 21 mardi dernier.