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« L'extrême instabilité » de la situation en Iraq reste l'obstacle majeur à la transition politique et à l'assistance de l'ONU

« L'extrême instabilité » de la situation en Iraq reste l'obstacle majeur à la transition politique et à l'assistance de l'ONU

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Le rétablissement d'une paix durable en Iraq dépendra non seulement de la transition politique mais aussi de l'amélioration des conditions matérielles de vie et de la sécurité pour tous les Iraquiens, indique le Secrétaire général dans son dernier rapport sur l'Iraq, dans lequel il met l'accent sur les "violations des droits de l'homme commises par toutes les parties".

« L'élaboration d'une constitution nationale au cours des mois à venir offre aux Iraquiens une occasion historique d'unir leurs efforts. Seul un processus constitutionnel crédible maintiendra l'élan politique nécessaire pour permettre à l'Iraq de mener à son terme le processus de transition », indique le Secrétaire général dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur l'Iraq.

Ce rapport est soumis par le Secrétaire général au Conseil de sécurité en application de sa résolution 1546 (2004) adoptée le 8 juin 2004 (voir notre dépêche du 10 mars 2005).

« Le processus devant donner naissance à la constitution est tout aussi important que son contenu et son élaboration dans les délais prescrits si l'on veut assurer son acceptation et sa légitimité », affirme le Secrétaire général, qui rappelle que l'ONU a reçu du Gouvernement iraquien une mission d'assistance dans la rédaction du projet de Constitution (voir notre dépêche du 1er juin 2005).

« J'engage vivement l'Assemblée nationale de transition à saisir l'occasion qui lui est offerte de redoubler d'efforts pour trouver un terrain d'entente sur une formule satisfaisante pour tous », indique le Secrétaire général.

Par ailleurs, « pour préparer nos futures activités électorales, j'ai chargé la Division de l'assistance électorale d'entreprendre ce mois-ci une mission d'évaluation des besoins en Iraq, à l'invitation de la Commission électorale indépendante iraquienne », précise le Secrétaire général.

Malgré les efforts déployés dans le cadre du processus politique, « l'extrême instabilité de la situation en matière de sécurité demeure un obstacle redoutable entravant le processus de transition », affirme le Secrétaire général.

« Je suis préoccupé par la possibilité que les tensions à la fois intercommunautaires et intracommunautaires ne dégénèrent en conflits ethniques ou religieux ainsi que par leurs éventuelles ramifications régionales », déclare Kofi Annan, qui rappelle que « comme dans bien d'autres situations, des civils innocents sont les principales victimes de la violence et du recours à la force ».

« Il faut prendre au sérieux les allégations faisant état de violations des droits de l'homme par toutes les parties. La violence gratuite et l'application de procédures de détention abusives ne font qu'exacerber le sentiment qu'il existe un climat d'impunité et créer des rancœurs à l'égard des responsables de la sécurité », indique Kofi Annan.

Outre la sécurité, les Iraquiens attendent que leur Gouvernement réponde rapidement à leurs besoins immédiats, notamment pour ce qui est des conditions de vie, de l'emploi et des services de base.

Afin de satisfaire aux besoins de sa population, j'engage vivement le Gouvernement à tirer pleinement parti des conseils, compétences et ressources qui lui sont offerts aussi bien en Iraq qu'ailleurs.

Concernant les activités de l'ONU, « l'absence de sécurité continue de limiter gravement la capacité de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq (MANUI) de s'acquitter pleinement de son mandat et expose le personnel de la Mission à des risques considérables », indique le Secrétaire général, pour qui « la protection efficace du personnel national et international des Nations Unies demeure un principe absolu pour toutes les activités entreprises par l'ONU dans l'accomplissement de son mandat en Iraq ».

Malgré les « mesures exceptionnelles pour mettre en place un dispositif de sécurité infiniment plus élaboré que ceux prévus pour d'autres opérations de maintien de la paix des Nations Unies », la MANUI continue de se heurter à une série d'obstacles en matière de sécurité et d'ordre opérationnel.

« Aussi a-t-elle beaucoup de mal à recruter et à conserver du personnel qualifié. J'ai donc donné pour instruction que les conditions d'emploi et de rémunération du personnel en poste en Iraq soient une nouvelle fois réexaminées d'urgence ».

Dans le domaine de la reconstruction, du développement et de l'aide humanitaire, la MANUI, en étroite coopération avec l'équipe de pays des Nations Unies, a joué le rôle de chef de file lors de la fourniture de l'assistance visant à renforcer les capacités nationales, compte tenu des priorités de l'Iraq.

Du fait de la persistance de problèmes de sécurité, les organismes des Nations Unies continuent d'exécuter les activités pertinentes par l'intermédiaire de partenaires nationaux. Dans les mois à venir, la MANUI s'attachera à améliorer la coordination de l'assistance politique et de l'aide à la reconstruction au Gouvernement de transition.

« L'issue de la transition politique déterminera l'avenir de l'Iraq à long terme. Elle influera aussi sur la paix et la stabilité de la région. Il est encourageant que les négociations concernant la formation du Gouvernement de transition soient axées sur le dialogue, les concessions mutuelles et l'instauration d'un climat de confiance lors de l'examen de problèmes complexes ».

« Il est également encourageant que des groupes qui étaient restés en marge du processus politique semblent désormais souhaiter y participer activement. Si la responsabilité de cette entreprise incombe au premier chef au peuple iraquien, il est aussi dans l'intérêt de la communauté internationale de faire en sorte que la transition de l'Iraq soit couronnée de succès », indique le Secrétaire généra