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Inspection des armements en Iraq : une révision du mandat de la CCVINU souhaitable, selon le président du Conseil de sécurité

Inspection des armements en Iraq : une révision du mandat de la CCVINU souhaitable, selon le président du Conseil de sécurité

Jean-Marc de La Sablière
Le président du Conseil de sécurité a indiqué aujourd'hui espérer bientôt l'ouverture d'un débat sur la révision du mandat de la Commission de contrôle sur le programme d'armement iraquien, ainsi qu'un dialogue avec la Force multinationale et le gouvernement iraquien légitimement élu. Même si l'on ferme le dossier sur l'Iraq, il ne faudrait pas perdre l'expertise acquise par la Commission en matière de prolifération, a-t-il estimé.

« Cette réunion était intéressante dans la mesure où plus que jamais, tous les membres du Conseil de sécurité ont abordé la question de savoir quand le Conseil serait d'accord pour revoir le mandat de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations Unies (CCVINU) » sur l'Iraq, a déclaré aujourd'hui le président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, l'ambassadeur de la France, Jean-Marc de La Sablière, lors d'une rencontre avec la presse, à l'issue d'une réunion du Conseil à huis clos.

« Nous ne sommes pas encore au point où les discussions peuvent commencer », a déclaré Jean-Marc de La Sablière, car « tous les membres du Conseil ne sont pas encore prêts », « mais il y a une tendance pour que ce débat s'ouvre au plus vite ».

« Nous sommes prêts à entamer cette discussion. Mais la France, comme de nombreux autres membres du Conseil, souhaite que la certification du désarmement soit faite par le Conseil de sécurité. Il faut fermer ce dossier mais c'est au Conseil de prendre cette décision sur la base du rapport de la CCVINU », a-t-il ajouté.

« Nous souhaiterions que la CCVINU ait un dialogue avec la Force multinationale et le gouvernement iraquien », a souligné l'ambassadeur de La Sablière.

Par ailleurs, « je pense qu'il faut entamer un dialogue avec le gouvernement iraquien qui a été élu », sur les questions liées au désarmement iraquien à long terme, a déclaré le Président du Conseil de sécurité. Il a ajouté que personne n'attendait de décision aujourd'hui et que les modalités restaient ouvertes, exprimant l'espoir qu'en septembre, lorsque serait présenté le prochain rapport de la CCVINU, le Conseil aurait entamé un débat sur la question.

L'ambassadeur de La Sablière a précisé avoir soulevé la question avec le ministre des Affaires étrangères Hoshyar Zebari lorsqu'il se trouvait à New York (voir notre dépêche du 31 mai 2005).

De même, « que devrions-nous faire avec le Répertoire des armes et programmes iraquiens interdits, alors qu'il n'a d'utilité que s'il est mis à jour », s'est-il interrogé.

Autre question, l'expertise accumulée au sein de la CCVINU. « La France estime qu'à un moment où nous sommes confrontés à tous ces risques de prolifération, il serait utile de ne pas perdre cette expertise ».

« Hors de tout lien avec l'Iraq, la communauté internationale pourrait se retrouver dans la position d'avoir à procéder à des vérifications », et nous avons une très bonne expertise au sein de la CCVINU, a précisé le Président du Conseil.

Le Conseil de sécurité était saisi du dernier rapport de la CCVINU transmis par le Secrétaire général.

Dans ce rapport, la CCVINU indique que les spécialistes de la Commission chargés de l'analyse des images ont continué d'évaluer l'état des sites soumis à inspection et contrôle en Iraq. « Ils ont acquis et examiné des images à haute résolution prises après la guerre et couvrant 378 sites sur les 411 qui avaient été inspectés entre novembre 2002 et mars 2003, dont ceux considérés comme les plus importants ».

« Ils ont pu ainsi constater que 109 sites, dont 90 avaient été recensés dans le précédent rapport de la Commission, avaient été nettoyés à des degrés divers. Une analyse plus approfondie a révélé que des matériels et matières à double usage [civil et militaire] soumis à contrôle avaient été retirés en totalité de 52 sites et en partie de 44 sites ayant subi moins de dégâts ».

« Par ailleurs, sur 13 sites où ils étaient entreposés en plein air, certains matériels et matières avaient également été enlevés. On ne peut tirer aucune conclusion quant à la présence ou à l'absence de matériels ou matières à l'intérieur des bâtiments endommagés, ni pour ce qui est de la destination de tous les articles enlevés », estime la CCVINU.

La CCVINU a été créée par la résolution du Conseil de sécurité, en tant qu'organe subsidiaire du Conseil, afin d'exercer un programme de contrôle renforcé du programme d'armement iraquien.

image• Retransmission du point avec la presse [9mins]