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« Juin sera très africain », annonce le président du Conseil de sécurité

« Juin sera très africain », annonce le président du Conseil de sécurité

L'Ambassadeur Jean-Marc de La Sablière
Le Représentant de la France, Jean-Marc de La Sablière qui présentait le programme de travail du Conseil de sécurité pour le mois de juin a déclaré que « le mois de juin serait très africain » et que la Côte d'Ivoire et le Soudan seraient au premier rang des préoccupations.

Une part importante des travaux du Conseil de sécurité sera consacrée à l'Afrique pour soutenir et renforcer les processus de sortie de crises sur ce continent, affirmé aujourd'hui Jean-Marc de La Sablière, Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies et Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, lors d'une conférence de presse donnée au siège de l'ONU à New York.

image• Retransmission de la conference de presse [56mins]

Jean-Marc de La Sablière a indiqué que la Côte d'Ivoire serait au premier rang des préoccupations. Selon lui, il y a une volonté unanime des membres du Conseil, qui ont précisément examiné aujourd'hui, dans le cadre de consultations officieuses, le renforcement et le renouvellement du mandat de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), d'adopter le meilleur texte possible pour appuyer la mise en œuvre de l'Accord de Pretoria et soutenir les efforts de facilitation déployés au nom de l'Union africaine par le Président sud-africain, Thabo Mbeki.

Dans une déclaration à la presse prononcée dans l'après-midi à l'issue de consultations du Conseil, Jean-Marc de La Sablière a précisé que le projet de résolution « était passé en bleu », en référence à la couleur du texte d'un projet définitif de résolution devant le Conseil, et qu'il devrait être adopté demain matin.

La proposition est d'abord de renforcer l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire ( ONUCI ) de 850 militaires, de 375 policiers et d'utiliser 1200 soldats de la Mission de l'ONU en Sierra Leone, en septembre.

image• Retransmission du point presse sur la Côte d'Ivoire [7mins]

La situation au Soudan sera également abordée à plusieurs reprises au cours du mois de juin, a ajouté l'Ambassadeur de France. Dès aujourd'hui, le Secrétaire général doit annoncer aux membres du Conseil les résultats de la Conférence d'Addis-Abeba qui s'est tenue le 26 mai et qui visait à appuyer les efforts de paix de l'Union africaine au Darfour, à la fois sur le terrain et dans la médiation entre les parties, a-t-il rappelé.

Le 29 juin, le Conseil se penchera sur le processus de paix, ainsi que sur la lutte contre l'impunité. À cette occasion, a-t-il poursuivi, le Président de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, informera le Conseil de l'état d'avancement de ses travaux sur le Darfour conformément à la résolution 1593.

Répondant à une question d'un journaliste en référence à une déclaration du Président George Bush sur l'existence d'un génocide au Darfour, Jean-Marc de La Sablière a réaffirmé qu'il appartenait à la CPI, saisie de la situation au Darfour, de qualifier les crimes qui y ont été commis.

La Commission d'enquête confiée à Louise Arbour, Haute-Commissaire aux Droits de l'homme de l'ONU, avait conclu à la commission de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, mais n'avait pas retenu la qualification de génocide. Cette qualification peut toujours être relevée par la CPI si une intention génocidaire vient s'ajouter aux crimes commis (voir notre dépêche du 1er avril 2005).

Pour sa part, le Secrétaire général, lors d'un point avec la presse (en anglais) à l'issue d'un compte-rendu au Conseil de sécurité sur sa visite au Darfour, a rappelé que la mission mandatée par le Conseil de sécurité au Darfour avait soumis son rapport et que le Conseil en avait accepté les conclusions. « Le Conseil a renvoyé l'affaire devant la Cour pénale internationale (CPI). C'est la politique de l'ONU et c'est celle que nous poursuivrons », a-t-il souligné.

Une large place sera en outre accordée à l'examen de la situation en Iraq, a par ailleurs souligné le président du Conseil. Le 16 juin, le Conseil entendra la présentation du rapport de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq (MANUI). Cette présentation précèdera d'une semaine la Conférence de Bruxelles organisée par l'Union européenne, les États-Unis et l'Iraq en vue de démontrer la mobilisation renouvelée de la communauté internationale au côté du nouveau gouvernement iraquien pour reconstruire économiquement et institutionnellement le pays.

L'Afghanistan constituera un autre temps fort des travaux du Conseil. Le 24 juin, le Conseil entendra ainsi les interventions du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général pour l'Afghanistan, Jean Arnault, et du Directeur exécutif du Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime, Antonio Maria Costa.

Jean-Marc de La Sablière a également annoncé que le Conseil serait saisi de la question d'Haïti avant le 24 juin, date d'expiration du mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), afin, a-t-il précisé, de mettre au point un projet de résolution qui donnera suite au rapport du Secrétaire général. Le Conseil de sécurité est déterminé à faire en sorte que les élections dans ce pays soient réussies, a-t-il déclaré.

Le Représentant de la France a enfin indiqué que le Conseil tiendra un débat ouvert sur la protection des civils dans les conflits armés le 21 juin, à l'occasion de la publication du rapport semestriel du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, Jan Egeland.

Voir la page consacrée aux activités de la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de juin, l’ambassadeur de la France.