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Conseil de sécurité : le gouvernement iraquien demande la prorogation de la force multinationale

Conseil de sécurité : le gouvernement iraquien demande la prorogation de la force multinationale

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S'il s'est dit impatient de voir le jour où les forces de son pays pourraient assumer l'entière responsabilité de sa sécurité, le ministre iraquien des affaires étrangères a demandé aujourd'hui au Conseil de sécurité la prorogation de la force multinationale qui a permis, selon lui, des « avancées spectaculaires » sur la voie de la démocratie. La rédaction de la Constitution, à laquelle l'ONU apportera son aide, sera la prochaine étape déterminante, a-t-il estimé.

« Les forces nationales ne peuvent pas encore assumer la responsabilité de garantir la sécurité nationale », a déclaré aujourd'hui Hoshyar Zebari, ministre des Affaires étrangères de l'Iraq, lors d'une séance du Conseil de sécurité consacrée à la situation dans le pays, présentant au Conseil la demande officielle de proroger le mandat de la force multinationale.

Soulignant que, « par la contribution qu'elle a apportée à la sécurité, elle avait permis des avancées « spectaculaires » sur la voie de la démocratie, le ministre des affaires étrangères iraquien a néanmoins « dit attendre avec impatience le jour où les forces de son pays seront en mesure d'assumer l'entière responsabilité de la sécurité ».

Chaque étape de la transition politique a été conforme au paragraphe 4 de la résolution 1546 du Conseil de sécurité, a indiqué le ministre, rappelant néanmoins que les progrès ont été réalisés au prix d'un sacrifice considérable pour les Iraquiens. Il a notamment signalé que son pays fait toujours l'objet d'une campagne destructrice de terreur visant à miner le processus politique.

« La transition de la dictature à la démocratie est un chemin semé d'embûches », a-t-il rappelé, en accusant des éléments étrangers de servir de l'Iraq pour défendre leurs propres intérêts.

L'Iraq, a indiqué le ministre, a exhorté les pays voisins à respecter les engagements qu'ils ont pris d'éviter l'acheminement d'armes sur le territoire iraquien et de financer les terroristes.

En dépit d'assurances répétées, a-t-il regretté, certains pays continuent de tarder à traduire ces engagements dans la réalité. Ainsi s'il s'est félicité ce que la Syrie a arrêté un millier de combattants étrangers, le ministre y a néanmoins vu la confirmation que ce pays a été l'une des voies de passage de terrorisme étranger.

L'Iraq est en négociation constante avec ses voisins et leur demande, une nouvelle fois, de mettre fin au flux des terroristes, a déclaré le ministre iraquien, qui a prévenu que la prochaine étape de la transition, à savoir la rédaction d'une nouvelle Constitution, serait la plus critique.

Le mandat du nouveau gouvernement de transition est de rédiger une nouvelle constitution avant le 15 août et le succès de cette tâche marquera un tournant pour la stabilité de l'Iraq et le changement démocratique, a-t-il estimé.

Rédiger cette constitution, a reconnu le ministre, sera un exercice de compromis et de recherche du consensus entre tous les groupes et partis iraquiens. C'est là une gageure de taille et c'est un enjeu que nous sommes prêts à relever, a assuré le ministre. Il a toutefois souligné que cette étape ne sera couronnée de succès qu'avec l'appui de la communauté internationale.

Tout retard dans l'élaboration de la constitution, a-t-il alerté, pourrait créer un vide que les forces ennemies chercheront à exploiter. Il a appelé tous les États à prendre au sérieux leurs responsabilités et, à cet égard, il a attiré l'attention sur la prochaine réunion internationale sur l'Iraq qui doit se tenir sous peu à Bruxelles.

Aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York, a précisé que la coopération de l'ONU pour la rédaction de la Constitution serait menée par une équipe d'experts, déjà sur le terrain à Bagdad depuis quelques semaines, dirigée par un juriste de l'Afrique du Sud, spécialiste du droit constitutionnel.

« Ils travailleront en étroite coopération avec les autorités iraquiennes pour les aider à rédiger le projet », a-t-il indiqué.

Ashraf Qazi, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq, se trouvait aujourd'hui à Bagdad, pour sa première réunion avec le ministre des Finances, Ali Allawi, en présence du Vice Représentant spécial, Staffan de Mistura.

Le 29 mai, le Représentant spécial du Secrétaire général avait réitéré l'engagement de l'ONU à assister l'Iraq, à l'issue d'une présentation faite par le premier ministre iraquien, Ibrahim Al-Jaafari, des progrès accomplis par son gouvernement dans ses premières semaines de fonctionnement, indiquait la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq (MANUI) dans un communiqué publié à Bagdad (en anglais)).

image• Retransmission de la séance du Conseil de sécurité [29mins]