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Après Kofi Annan, Louise Arbour plaide pour la création d'un Conseil des droits de l'homme

Après Kofi Annan, Louise Arbour plaide pour la création d'un Conseil des droits de l'homme

Louise Arbour
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a regretté, lors de la clôture de la session annuelle de la Commission des droits de l'homme, que les questions relatives aux droits de l'homme restent traitées de manière insuffisante au niveau national. Comme le Secrétaire général, Louise Arbour a plaidé pour la création d'un Conseil des droits de l'homme qui remplacerait la Commission et précisé qu'elle présentera un « plan d'action » sur sa création le 20 mai prochain.

Dans un discours prononcé lors de la séance de clôture de la 61e session de la Commission des droits de l'homme, qui s'est tenue du 14 mars au 22 avril au Siège de l'ONU à Genève, Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a regretté que « la capacité de la Commission à aborder, au niveau national, les questions relatives aux droits de l'homme qui fâchent, reste manifestement insuffisante ».

« La Commission devrait considérer le concept 'd'évaluation par les pairs' qui sous-tend la proposition du Secrétaire général de créer un Conseil des droits de l'homme ».

Louise Arbour a annoncé qu'elle remettrait au Secrétaire général un « plan d'action » sur la question, le 20 mai prochain.

La Haut Commissaire a précisé que son « plan d'action » serait basé sur trois concepts : « les droits de l'homme sont universels et indivisibles, les Etats restent les premiers acteurs dans le domaine des droits de l'homme, les droits de l'homme doivent être respectés ».

La Commission a décidé aujourd'hui de créer un groupe de travail pour examiner les recommandations relatives aux droits de l'homme figurant dans le rapport du Secrétaire général.

Dans un discours prononcé devant la Commission des droits de l'homme, le 7 avril dernier, à Genève, Kofi Annan avait plaidé pour la création d'un nouveau Conseil des droits de l'homme qui remplacerait la Commission des droits de l'homme, qui a perdu de sa crédibilité.

Le Secrétaire général proposait que le Conseil des droits de l'homme soit un organe permanent, contrairement à la Commission qui ne siège que six semaines par an, et que sa composition soit réduite par rapport au nombre de 53 pays qui siègent actuellement à la Commission. Il recommandait enfin qu'il soit composé d'Etats qui s'engagent effectivement dans la défense des droits de l'homme (voir son rapport intitulé « Dans une liberté plus grande »).

Ce Conseil des droits de l'homme aurait ainsi, selon lui, la capacité d'attirer l'attention sur les crises urgentes et d'examiner les rapports des pays de façon périodique (voir notre dépêche du 7 avril 2005).

Par ailleurs, les 53 pays qui siègent à la Commission des droits de l'homme ont adopté cette année 86 résolutions. La Commission a notamment condamné les violations des droits de l'home commises au Soudan, de manière systématique, par toutes les parties, et plus particulièrement par les milices Janjaouites, comme l'avait souligné la Commission d'enquête internationale.

Elle a aussi condamné « les violations des droits de l'homme systématiques, répandues et graves dont la torture et d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants » qui continuent en Corée du Nord.

Elle a également lancé un appel au Népal pour un retour à la démocratie et dénoncé la situation des droits de l'homme à Cuba.

Elle a condamné par ailleurs l'usage de la force par l'armée israélienne contre les civils palestiniens.