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Sommet Asie-Afrique : Kofi Annan invoque l'esprit de Bandung en faveur de la réforme des Nations Unies

Sommet Asie-Afrique : Kofi Annan invoque l'esprit de Bandung en faveur de la réforme des Nations Unies

Kofi Annan
Présent au cinquantenaire de la Conférence de Bandung, à l'origine du mouvement des pays non alignés, le Secrétaire général a invoqué « l'esprit de Bandung » et engagé les dirigeants présents, représentant les trois quart de la population, à soutenir les propositions de réforme qu'il a présentées dans son rapport « Dans une liberté plus grande ».

« Je ressens de la fierté et même un peu de nostalgie en cette occasion spéciale », a déclaré aujourd'hui Kofi Annan, lors du Sommet Asie-Afrique qui marque le cinquantenaire de la Déclaration de Bandung, dans la capitale de l'Indonésie, Jakarta, rappelant le moment où les dirigeants de son continent, « certains défiant leurs gouvernants coloniaux », s'étaient joints à leurs confrères dirigeants d'Asie pour adopter la Déclaration de Bandung.

« A l'époque, cela paraissait audacieux et créatif. En rétrospective, c'était un tournant majeur de l'histoire du monde », a-t-il souligné, engageant les dirigeants présents à « honorer Bandung en redonnant vie à son esprit ».

Le Secrétaire général a rappelé que c'est avec la fondation du Mouvement des pays non alignés et du Groupe des 77 que « l'esprit de Bandung avait totalement changé les Nations Unies ».

« Une fois ce changement opéré, le monde a pu commencer à réellement se concentrer sur les défis du développement et des droits de l'homme dans le monde et à promouvoir la cause du « progrès social et [à] instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande » - dans les termes de la Charte des Nations Unies.

Le Secrétaire général a présenté aux chefs d'Etat et de gouvernement rassemblés à Bandung les principales propositions de son rapport intitulé « Dans une liberté plus grande: vers le développement, la sécurité et les droits de l'homme pour tous », notamment dans le domaine du commerce international et de l'allègement de la dette des pays en voie de développement.

Il a souligné en particulier qu'il avait appelé les « pays très développés qui ne l'avaient pas encore fait à s'engager à adopter un calendrier pour atteindre, d'ici à 2015, l'objectif convenu de fournir 70 cents en assistance publique au développement pour 100 dollars de leur Produit national brut ».

Il a aussi mentionné la composition du Conseil de sécurité, qui doit refléter le monde de 2005 et pas celui de 1945, et la création d'une Commission du maintien de la paix et d'un Conseil des droits de l'homme.

Kofi Annan a indiqué qu'il « n'essayait pas d'imposer le changement aux Nations Unies ». « Je ne peux pas faire cela », a-t-il déclaré, soulignant que les décisions revenaient aux Etats Membres.

Il a donc engagé les dirigeants présents, « qui représentent les trois quarts de la population mondiale », à donner des instructions à leurs représentants à New York afin qu'ils travaillent énergiquement, dans les prochains mois, afin de convenir de mesures qui leur permettront d'approuver « une réforme historique pour la réforme et le renouveau de l'ONU ».

En marge de la conférence de Jakarta, le Secrétaire général a rencontré le Roi du Népal, les Présidents de l'Algérie, du Nigeria et de l'Indonésie, puis les premiers ministres de la République de Corée et de la Thaïlande, a informé le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York.

Kofi Annan s'est également entretenu avec le Président des Philippines, le Premier Ministre du Japon et les Présidents du Vietnam et du Pakistan.

Hier, le Secrétaire général avait présenté les grandes lignes de son Rapport aux chefs d'Etats présents à Bandung (voir notre dépêche du 21 avril 2005).