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Bill Clinton espère qu'une réponse efficace au Tsunami pourra servir de modèle à l'aide internationale

Bill Clinton espère qu'une réponse efficace au Tsunami pourra servir de modèle à l'aide internationale

Kofi Annan (d.) et Bill Clinton (g.)
A l'issue d'une rencontre avec le Secrétaire général au siège de l'ONU pour discuter de la reconstruction des régions dévastées par le tsunami, l'ancien président des Etats-Unis, récemment nommé Envoyé spécial, a espéré qu'en appliquant une gestion d'aide à la reconstruction transparente, efficace et responsable en Asie du Sud, on pourrait établir un modèle pour l'assistance ailleurs dans le monde.

L'ancien président Bill Clinton, nommé Envoyé spécial pour le Tsunami par le Secrétaire général et Kofi Annan se sont rencontrés aujourd'hui, au siège de l'ONU à New York, pour discuter de la reconstruction des régions dévastées par le tsunami.

« Mon tâche consistera, premièrement, à faire en sorte que les fonds qui ont été promis soient véritablement transmis et, éventuellement, lever d'autres fonds si nécessaire. Il s'agira aussi de faire en sorte que cet argent soit bien dépensé et de manière responsable », a déclaré l'ancien président des Etats-Unis au cours d'une conférence de presse donnée à l'issue de la rencontre.

« Deuxièmement, a-t-il poursuivi, il s'agira de coordonner les efforts pour que l'argent ne soit pas gaspillé et qu'il n'y ait pas de retard pris inutilement. Troisièmement, continuer à faire savoir au monde entier, comme nous le faisons aujourd'hui, que la crise est loin d'être résolue. Quatrièmement, reconstruire les régions dévastées mieux qu'elles ne l'étaient avant la crise ».

« Plus de trois mois après que tsunami a tué près de 300 000 personnes, le défi n'est pas seulement de reconstruire les communautés mais de les reconstruire mieux. Ce qui signifie reconstruire des écoles accueillantes pour les enfants, des services de santé accessibles à tous et mettre en place des systèmes d'alerte rapides pour qu'une telle tragédie humaine ne se reproduise plus dans le futur », a affirmé Bill Clinton.

« A une époque où la communauté internationale s'est déjà engagée à maintenir les normes minimum en matière de développement, nous ne pouvons pas remplacer la pauvreté par la pauvreté et laisser les gens aussi vulnérables aux tragédies qu'ils ne l'étaient avant », a expliqué l'ancien président des Etats-Unis, en référence aux objectifs du millénaire pour le développement (ODM) adoptés en 2000 dans la Déclaration du Millénaire.

« Nous devons nous rappeler que la reconstruction ne se fera pas du jour au lendemain. Cela prendra du temps, il faudra de la patience et de la détermination », a-t-il ajouté.

« Si nous remplissons toutes ces tâches, nous disposerons alors d'un modèle, pas seulement pour les Nations Unies mais aussi pour les organisations non gouvernementales du monde entier », a espéré Bill Clinton lors de la conférence de presse, rappelant qu'environ les deux tiers de l'aide promise par les Etats-Unis provenait de dons privés.

Il a aussi émis l'idée que ce modèle, s'il permettait d'établir une gestion qui puisse véritablement permettre de rendre des comptes non seulement aux gouvernements et aux organisations internationales mais également aux organisations non gouvernementales (ONG) et aux particuliers, pourrait peut-être permettre de « démocratiser » l'assistance internationale et de mobiliser des fonds pour le Darfour, par exemple.

A la question, « avez-vous accepté cette tâche pour venir en aide aux personnes affectées, pour le futur des Nations Unies ou pour l'image de votre pays », l'ancien président des Etats-Unis a répondu qu'« il pensait que le monde avait l'obligation, face à une tragédie de cette ampleur, d'aider les gens à reconstruire leurs vies et d'essayer de compenser les pertes en vie humaines en reconstruisant mieux ».

« C'est l'unique raison pour laquelle j'ai accepté cette tâche », a-t-il insisté.

Le Secrétaire général a fait savoir de son côté que « si la réponse aux appels de fonds lancés avait été extraordinaire, il était très important d'avoir quelqu'un capable de maintenir l'intérêt international pour le destin des survivants et de leurs communautés – un homme visionnaire et engagé qui s'assurera que cette fois la communauté internationale poursuit ses efforts et contribue à la transition d'un assistance qui doit passer de l'urgence à la reconstruction ».

Un communiqué du Bureau de l'Envoyé spécial pour le Tsunami par ailleurs que Erskine Bowles, Envoyé spécial adjoint pour la reconstruction des régions dévastées par le tsunami, rentre tout juste d'une visite sur le terrain, où il a pu se rendre compte par lui-même de l'impact de la catastrophe sur les populations.

« Nous ne devrons jamais oublier que lorsque nous reconstruirons les infrastructures, nous devrons le faire de manière à ce que les plus vulnérables - les déplacés, les femmes et les enfants – soient protégés », a déclaré Erskine Bowles.

Le 16 mars, Erskine Bowles, ex-Chef de cabinet du Président Clinton, avait été nommé par le Secrétaire général au poste d'Envoyé spécial adjoint pour la reconstruction dévastées par le tsunami (voir notre dépêche du 16 mars 2005).

Le Président Clinton avait été nommé, le 1er février dernier (voir notre dépêche du 1er février 2005).

image• Retransmission de la conférence de presse de Kofi Annan et de Bill Clinton[35mins]

Dossier spécial 'tsunami' sur le site de l'ONU