La crise humanitaire dans l'Est de la R. D. Congo est plus grave que celle du Darfour, selon Jan Egeland
Le conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) constitue, « par le nombre de vies perdues », « la plus grave crise humanitaire dans le monde », avant même la guerre civile au Darfour, a estimé Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui au Siège de l'ONU à Genève.
Selon une étude récente publiée par des organisations humanitaires, a indiqué Jan Egeland, un millier de personnes meurent chaque jour en RDC, des conséquences du conflit qui fait rage depuis 1999, et la crise aurait fait un million de morts au cours des dernières années.
« C'est un tsunami tous les cinq à six mois depuis six ans », a déclaré le Secrétaire général adjoint.
Jan Egeland a estimé que trois millions de personnes avaient besoin, dans la partie Est du pays en proie à des violences ethniques, d'une aide urgente (voir notre dépêche du 9 mars 2005).
En ce qui concerne le Darfour, une province de l'Ouest du Soudan en proie à une guerre civile depuis février 2003, Jan Egeland a estimé à 1,8 million le nombre de personnes déplacées par le conflit et prévenu que ce chiffre pourrait dépasser les 3 millions avant la fin de l'année, en l'absence d'un règlement politique.
Selon les seules estimations disponibles qui en 2004 indiquaient que 70 000 personnes déplacées étaient décédées sur une période de sept mois, Jan Egeland a déclaré que les conséquences du conflit au Darfour pourraient avoir fait au moins180 000 morts en l'espace de 18 mois.