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« Nous n'avançons pas assez vite pour gérer la situation désastreuse au Darfour », estime Kofi Annan

« Nous n'avançons pas assez vite pour gérer la situation désastreuse au Darfour », estime Kofi Annan

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Alors que les tueries et les viols continuent au Darfour, le Secrétaire général, pour qui les efforts entrepris par la communauté internationale ne sont pas suffisants, annonce qu'une mission d'évaluation de l'ONU se rendra prochainement sur le terrain et espère que les membres du Conseil de sécurité aboutiront à une nouvelle résolution dans le courant de la semaine.

« Je suis préoccupé par le fait que nous n'avançons pas assez vite pour résoudre la situation désastreuse au Darfour », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général dans un message transmis par son porte-parole, à l'issue d'une réunion qu'il avait demandé avec les membres du Conseil de sécurité.

Les efforts entrepris sur le plan humanitaire et sur le plan sécuritaire par l'Union africaine « ne sont pas suffisants », a-t-il souligné, rappelant que les informations provenant du terrain continuaient de faire part « de tueries et de viols » au Darfour.

Le Secrétaire général s'est par ailleurs félicité de ce que les membres du Conseil « espéraient aboutir à une nouvelle résolution dans le courant de la semaine ».

« C'est une bonne chose. Nous devons envoyer un message clair et dire que le monde ne les tolèrera pas », a-t-il déclaré.

Le 16 février dernier, le Secrétaire général avait déjà appelé le Conseil de sécurité à agir pour empêcher la poursuite des crimes au Darfour et pour traduire en justice les auteurs des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par le Gouvernement soudanais, les milices janjaouites et les rebelles (voir notre dépêche du 16 février), après avoir soumis le projet d'une mission de l'ONU forte de près de 10.000 hommes pour le Soudan (voir notre dépêche du 4 février 2005).

Le Secrétaire général a en revanche déploré que les troupes de l'Union africaine déployées sur place soient trop peu nombreuses, alors que tout le monde « convient qu'une présence internationale plus forte sur le terrain est cruciale ».

S'agissant des options à la disposition de l'ONU - renforcement de la présence de l'Union africaine ou force des Nations Unies - le Secrétaire général a indiqué que lui-même comme le Conseil de sécurité avaient convenu « qu'il était essentiel de préserver le processus de paix nord-sud et de traiter des problèmes du Soudan dans leur ensemble ».

« Nous appelons donc tous les donateurs à tenir leurs promesses d'aide au Sud et nous ne pensons pas que ce serait une bonne idée de 'cannibaliser', au nom du Darfour, la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans cette région », a-t-il déclaré, estimant qu'à priori, « tout le monde préfère que l'Union africaine continue de diriger les choses au Darfour ».

Kofi Annan a par ailleurs confirmé que l'ONU, aux côtés de l'Union européenne et des Etats-Unis, allaient se joindre à une mission d'évaluation sur le terrain, conduite par l'Union africaine, à partir de la fin de la semaine.

Enfin, le Secrétaire général a déclaré accueillir « avec satisfaction la pression exercée par le public et les médias pour que des décisions plus fermes et plus rapides soient prises sur cette question », ajoutant que l'ONU recevait « des milliers de lettres de gens qui appellent à une action plus musclée ».