L'actualité mondiale Un regard humain

Somalie : la réconciliation n'est toujours pas en vue, selon un rapport de l'ONU

Somalie : la réconciliation n'est toujours pas en vue, selon un rapport de l'ONU

media:entermedia_image:97734fa7-42e2-4421-ad0c-89e84e7edf7f
Le processus de paix, pourtant ouvert, n'a pas mené à la réconciliation en Somalie où les affrontements continuent et où les difficultés à surmonter restent énormes, indique un rapport du Secrétaire général qui préconise le renforcement du rôle de l'ONU dans le pays, notamment par le déploiement d'une force de protection.

« S'il s'agit, à l'évidence, d'un processus de paix extrêmement ouvert, qui a associé tous les clans et la plupart des dirigeants des principales factions, on ne peut pas dire qu'il ait mené à la paix ou à la réconciliation ou que les affrontements aient cessé dans le pays », indique le dernier rapport du Secrétaire général au Conseil de sécurité qui rend compte de l'évolution de la situation en Somalie depuis le 8 octobre 2004.

« Les difficultés qui restent à surmonter sont énormes », insiste le Secrétaire général dans son rapport, alors que le processus de paix de l'Autorité intergouvernmentale pour le développement (IGAD) avait permis de conclure un accord de partage du pouvoir pour une période de transition qui devait durer cinq ans.

Dans son dernier rapport, le Secrétaire général rappelle que le président somalien Abdullahi Yusuf a sollicité l'aide de l'Union Africaine (UA) pour aider le Gouvernement fédéral de transition à se réinstaller en Somalie et qu'un consensus s'est dégagé pour l'envoi d'une force de protection.

A cet égard, il a suggéré que l'ONU, en consultation avec l'Union africaine, contribue à planifier le déploiement d'une force de protection.

« Le déploiement d'une force militaire étrangère en Somalie suppose une dérogation à l'embargo sur les armes imposé à ce pays », fait remarquer le Secrétaire général alors que dans le même temps, « une action plus résolue devra être engagée pour assurer l'application de cet embargo ».

En effet, selon le Secrétaire général, le récent rapport du Groupe de contrôle sur la Somalie a révélé que des violations graves de l'embargo continuaient de se produire et que le pays recevait toujours des armes et des explosifs.

« Assurée par des mesures appropriées, dont une amélioration des capacités de contrôle, l'application de l'embargo devrait renforcer considérablement la sécurité », précise le Secrétaire général.

Le rapport souligne par ailleurs qu'au moment où le Gouvernement fédéral de transition s'efforçait de se réinstaller en Somalie, « le Parlement devrait s'employer à obtenir de tous les responsables de factions et de milices la cessation des hostilités et l'amorce rapide de négociations en vue d'un accord global de cessez-le-feu ».

La stabilisation de la situation humanitaire est également un volet essentiel de l'appui au processus de paix et de réconciliation, fait observer rapport.

A cet égard, le Secrétaire général fait remarquer que la réussite du nouveau gouvernement dépendrait non seulement de l'appui de la communauté internationale mais aussi de la participation de la population somalienne dans son ensemble.

« Le Gouvernement fédéral de transition devrait se fixer comme priorité immédiate la fourniture de l'aide humanitaire à tous les Somaliens qui se trouvent dans le besoin et l'octroi de garanties concernant la sécurité et la sûreté des agents des organismes d'aide humanitaire », préconise-t-il.

« Il faut également encourager et aider le Gouvernement à mettre en place des mesures qui garantissent la protection des civils, particulièrement les personnes déplacées et les groupes minoritaires, qui ne bénéficient pas de la protection clanique ou d'autres formes d'appui social », ajoute Kofi Annan dans son rapport.

Enfin, le Secrétaire général suggère que le rôle de l'ONU soit étendu en Somalie pour contribuer au dialogue qu'ont entamé les parties somaliennes en vue de la réconciliation et contribuer à la réflexion engagée sur la question du « Somaliland ».

L'ONU pourrait aussi coordonner l'appui au processus de paix avec les pays voisins de la Somalie et d'autres partenaires internationaux, présider le Comité de coordination et de suivi et jouer ainsi un rôle politique de premier plan dans la consolidation de la paix en Somalie.