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La République centrafricaine subit l’impact de la crise au Soudan

La crise au Soudan risque d'avoir un impact sur le nord de la République centrafricaine.
OCHA/Virginie Bero
La crise au Soudan risque d'avoir un impact sur le nord de la République centrafricaine.

La République centrafricaine subit l’impact de la crise au Soudan

Migrants et réfugiés

Le conflit en cours au Soudan a commencé à affecter la République centrafricaine (RCA), principalement la région nord, ont alerté vendredi les Nations Unies dans un rapport humanitaire sur les conséquences de la crise soudanaise dans ce pays d’Afrique centrale.

En raison de l’insécurité qui règne le long de la frontière, le trafic entre le Soudan et la RCA a été fortement perturbé, ce qui a entraîné une forte augmentation du prix des produits de première nécessité.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) rappelle que le Soudan approvisionne plusieurs villes de la RCA, particulièrement Birao dans la Préfecture de la Vakaga et Ndélé dans la Préfecture de Bamingui-Bangoran.

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« Pendant la saison des pluies qui dure d’avril à octobre, l’accès est très difficile et l’approvisionnement dépend largement du Soudan », a détaillé OCHA dans son dernier rapport de situation.

Pour certains produits, les prix ont doublé. Un sac de sucre de 50 kg, qui se vendait 40.000 francs CFA (plus de 65 dollars) avant le conflit vaut aujourd’hui 80.000 francs CFA (134 dollars) à Birao. Un petit bol de millet qui coûtait l’équivalent de moins d’un dollars 500 francs CFA vaut actuellement presque deux dollars (1.000 francs CFA).

La région nord de la RCA connaissait déjà une « insécurité alimentaire aiguë », une situation qui devrait atteindre l’un de ses stades les plus graves d’ici le mois d’août si une réponse adéquate n’est pas apportée.

Selon l’Aperçu des besoins humanitaires pour 2023 publié en novembre 2022, environ 120.000 personnes ont besoin d’assistance humanitaire et de protection dans le nord de la RCA, et les capacités d’absorption des besoins supplémentaires sont très limitées.

3.000 personnes ont traversé la frontière pour se rendre à Am-Dafock

S’agissant des mouvements de population, environ 3.000 personnes ont traversé la frontière pour se rendre à Am-Dafock en RCA et vivent dans des campements spontanés. D’autres personnes attendraient à la frontière pour se rendre en RCA.

Selon OCHA, la présence humanitaire dans cette région frontalière était déjà très limitée avant le conflit. « Cependant, un partenaire humanitaire a déployé depuis Birao une équipe mobile d’intervention d’urgence pour fournir, entre autres, une réponse médicale et nutritionnelle à Am-Dafock », a précisé le Bureau.

Actuellement, la communauté humanitaire évalue ses capacités pour éventuellement intensifier la réponse, pendant que du personnel additionnel est en train d’être déployé à Birao pour davantage évaluer la situation dans la région frontalière. Selon OCHA, même si une évaluation formelle des besoins n’a pas encore eu lieu, les abris d’urgence et les vivres sont parmi les besoins les plus pressants dans des circonstances similaires.

En 2023, la communauté humanitaire en RCA planifie d’assister 2,4 millions de personnes les plus vulnérables. 465 millions de dollars sont requis.

Avec 50% de la population ne mangeant pas à sa faim, la RCA compte l’une des plus grandes proportions de personnes en situation d’insécurité alimentaire critique dans le monde. En 2022, les acteurs humanitaires ont fourni une aide vitale à 1,9 millions de personnes, soit plus de 90% de la cible du Plan de réponse humanitaire.