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Réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie.

Syrie : la coopération humanitaire doit servir d’exemple au processus politique, selon l’ONU

Photo ONU/Rick Bajornas
Réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie.

Syrie : la coopération humanitaire doit servir d’exemple au processus politique, selon l’ONU

Paix et sécurité

Lors de la séance mensuelle du Conseil de sécurité sur la situation politique et humanitaire en Syrie, l’Envoyé spécial du Secrétaire général, Geir O. Pedersen, a estimé que la coopération humanitaire après le double séisme qui a dévasté les régions frontalières de la Türkiye et de la Syrie doit servir d’inspiration à un processus politique dans l’impasse.

Le nombre de victimes des séismes recensées ne cesse en effet de s’alourdir, avec plus de 56.000 morts à ce jour, et des dégâts matériels estimés par la Banque mondiale à 5,2 milliards de dollars, très probablement plus, a indiqué pour sa part le Directeur par intérim de la Division des opérations et du plaidoyer au Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Tareq Talahma.

La moitié des biens détruits sont des bâtiments résidentiels, jetant des millions de personnes dans une précarité que les inondations récentes dans la région n’ont fait qu’aggraver, a-t-il constaté.

Aide à plus de 2 millions de personnes dans le besoin

En dépit de ces défis, l’ONU a déboursé 40 millions de dollars en l’espace de quelques jours, a fait observer M. Talahma, en précisant qu’avec ses partenaires, l’Organisation a réussi à fournir vivres et argent à 2,2 millions de nécessiteux

Ces efforts ont été grandement facilités par les approbations des mouvements de personnel ainsi que l’élargissement des passages transfrontaliers dans le nord-ouest de la Syrie.

En effet, avec l’aide de sept agences onusiennes, plus de 900 camions y sont parvenus depuis la Türkiye via les trois points de passage opérationnels à Bab el-Haoua, Bab el-Salam et Raaï, s’est félicité le Directeur par intérim.

Pour l’Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, la réouverture par les autorités syriennes des points de passage de Bab el-Salam et Raaï doit donner un nouvel élan pour relever les défis politiques plus larges antérieurs aux séismes.

Outre la situation sécuritaire, M. Pedersen a évoqué la protection des civils, les questions des terres et biens, des moyens de subsistance, des services de base, des infrastructures énergétiques, et le dossier des personnes en détention, enlevées et portées disparues.

Plus tôt ce mois-ci, M. Pedersen a rencontré des représentants de la Charte pour la vérité et la justice, qui lui ont raconté comment les séismes avaient encore exacerbé leur angoisse liée au sort de leurs proches, peut-être victimes des tremblements de terre.

Promesses des donateurs

Le 20 mars dernier, une conférence des donateurs s’est déroulée à Bruxelles, et s’est soldée par des promesses de contributions d’un montant de 950 millions d’euros en faveur de la population syrienne.

Il reste cependant beaucoup à faire pour le représentant de l’OCHA, qui a rappelé que le Plan de réponse humanitaire 2023 pour la Syrie, « le plus important au monde », n’est financé qu’à hauteur de 6% actuellement.