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La situation dans la péninsule coréenne continue de prendre une mauvaise direction, selon l’ONU

Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques, Miroslav Jenča, devant les membres du Conseil de sécurité.
Photo ONU/Manuel Elias
Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques, Miroslav Jenča, devant les membres du Conseil de sécurité.

La situation dans la péninsule coréenne continue de prendre une mauvaise direction, selon l’ONU

Paix et sécurité

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, lundi, consacrée à la situation dans la péninsule coréenne, un haut responsable de l’ONU a souligné que les choses n’allaient pas dans la bonne direction, alors que la République démocratique populaire de Corée (RPDC) a procédé récemment à plusieurs tirs de missiles balistiques.

Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques, Miroslav Jenča, a informé les membres du Conseil de sécurité que, selon son agence de presse officielle, la RPDC a mené le 16 mars ce qu’elle a décrit comme un exercice de lancement de missiles balistiques intercontinentaux. La RPDC a annoncé dans la foulée que le missile balistique en question, désigné sous le nom de Hwasong-17, a volé sur une distance de 1.000 kilomètres et à une altitude de 6 045 kilomètres, a-t-il ajouté. 

M. Jenča a également confirmé que la RPDC a procédé au tir d’un missile balistique à courte portée pas plus tard que dimanche, un tir faisant partie, d’après les autorités du pays, d’un  « exercice simulant une contre-attaque nucléaire ».  

Notant qu’il s’agit là du quatrième événement en 11 jours au cours duquel la RPDC a effectué des tirs de missiles reposant sur l’usage d’une technologie balistique, le Sous-Secrétaire général a indiqué qu’en 2023, ce pays a déjà réalisé un total de 14 tirs de ce type. Or, s’est-il empressé de souligner, les systèmes qui ont été mis à l’épreuve les 16 mars et 18 février, ainsi qu’à deux reprises l’an dernier, sont capables d’atteindre la plupart des zones de la Terre.

Réunion du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et la Corée du Nord.
Photo ONU/Manuel Elias
Réunion du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et la Corée du Nord.

Appel à renoncer à toute nouvelle action déstabilisatrice

Dans ce contexte, M. Jenča a réitéré que Secrétaire général de l’ONU condamne fermement le lancement d’un énième missile balistique de portée intercontinentale par la RPDC, ainsi que ses autres lancements utilisant la technologie des missiles balistiques.  

« Le Secrétaire général réitère ses appels à la RPDC pour qu’elle renonce immédiatement à toute nouvelle action déstabilisatrice, qu’elle se conforme pleinement à ses obligations internationales en vertu de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en vue reprendre le dialogue menant à une paix durable et à la dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne », a-t-il encore dit.  

Après avoir confirmé que la RPDC poursuit activement son programme d’armement nucléaire, ayant approuvé en septembre 2022 une nouvelle loi définissant les conditions dans lesquelles elle pouvait utiliser des armes nucléaires, « y compris de manière préventive dans certaines circonstances », il a indiqué que, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’activité sur le site d’essais nucléaires de Punggye-ri reste élevée. Aussi, un septième essai nucléaire serait-il une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité et saperait-il la norme internationale contre les essais nucléaires, a réagi M. Jenča.  

Selon le Sous-Secrétaire général, la RPDC a clairement fait part de son intention de poursuivre ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques, en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Des tensions qui continuent d'augmenter

La situation dans la péninsule coréenne continue de prendre une mauvaise direction et les tensions continuent d’augmenter, sans aucune bretelle de sortie en vue, s’est-il inquiété. 

Il également a indiqué que le Secrétaire général reste profondément préoccupé par les divisions qui ont empêché la communauté internationale d’agir sur cette question. La péninsule coréenne doit être une zone de coopération et la réunion d’aujourd’hui l’occasion de discuter des mesures pratiques pour parvenir à une solution pacifique, globale, diplomatique et politique, a-t-il estimé. 

Il a exhorté la RPDC à prendre des initiatives immédiates pour renouer le dialogue menant à une paix durable et à la dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne. En outre, les canaux de communication doivent être améliorés afin que cesse la rhétorique conflictuelle qui ne fait qu’attiser les tensions politiques et empêche l’instauration d’un climat propice à l’exploration d’issues diplomatiques à la crise. 

Enfin, s’agissant de la situation humanitaire, M. Jenča a appelé la RPDC à autoriser l’entrée sans entrave du personnel international, y compris le Coordonnateur résident, et de l’aide humanitaire.