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Une experte de l’ONU exhorte les États à reconnaître les succès des défenseurs des droits humains

Mary Lawlor, Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme.
Photo ONU
Mary Lawlor, Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme.

Une experte de l’ONU exhorte les États à reconnaître les succès des défenseurs des droits humains

Droits de l'homme

Une experte indépendante des Nations Unies a exhorté, mercredi, les États à reconnaître publiquement les grands succès remportés par les défenseurs des droits de l’homme dans le monde entier.

Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la Rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor, a présenté les contours de ce rapport, qui contient des détails sur les succès remportés par ces défenseurs dans un large éventail de contextes, notamment la modification de lois, la libération de personnes emprisonnées, la fourniture d’une aide humanitaire et la dénonciation de la corruption.

Le rapport montre que pour certains défenseurs des droits de l’homme, le simple fait de poursuivre leur travail sous une pression immense est en soi une réussite.

Le document note que les succès obtenus par les défenseurs des droits de l’homme se produisent rarement du jour au lendemain, mais qu’ils sont souvent le résultat de longues luttes nécessitant de la persévérance et l’aide de réseaux et d’autres alliés dans le cadre d’un effort collectif.

« Les défenseurs des droits de l’homme sont souvent victimes de leur propre succès, pris pour cible parce qu’ils affrontent des intérêts puissants, parce qu’ils dénoncent la corruption, parce qu’ils refusent d’accepter l’injustice, parce qu’ils défient des gangs criminels, parce qu’ils parlent de choses que les gouvernements veulent cacher, parce qu’ils disent la vérité et parce qu’ils font en sorte que de bonnes choses se produisent », a déclaré Mary Lawlor, dans un rapport présenté à la 52e session du Conseil des droits de l’homme.

Les États peuvent et doivent faire davantage pour protéger les défenseurs

Dans ces conditions, « ignorer ou sous-estimer la contribution vitale des défenseurs des droits de l’homme augmente les risques pour eux et leur travail », a ajouté Mme Lawlor, relevant que cette année d’anniversaire de la Déclaration devrait être l’occasion de célébrer et de reconnaître les succès des défenseurs, de ne pas se contenter de s’engager à les aider, mais de montrer concrètement en quoi cette aide devrait consister ».

ignorer ou sous-estimer la contribution vitale des défenseurs des droits de l’homme augmente les risques pour eux et leur travail.

Pourtant les réalisations positives des défenseurs des droits de l’homme sont trop souvent méconnues. « Vingt-cinq ans après que les États ont adopté une déclaration visant à promouvoir et à protéger le travail des défenseurs des droits de l’homme, leurs succès sont ignorés », a regretté Mme Lawlor.

Le rapport comprend des recommandations pratiques pour les États, basées sur des consultations avec des défenseurs des droits de l’homme, des ONG, des experts universitaires et des fonctionnaires, sur la façon de mieux soutenir le travail des défenseurs et de promouvoir leurs réalisations.

Et vingt-cinq ans après la déclaration, les défenseurs sont en droit d’attendre plus de soutien et de protection qu’ils n’en reçoivent actuellement. « Les États peuvent et doivent faire davantage pour protéger les défenseurs. Ils peuvent commencer par célébrer publiquement le travail des défenseurs dans leur propre pays et dans d’autres pays », a fait valoir Mary Lawlor.

NOTE 

Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce que l’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand corps d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies, est le nom général donné aux mécanismes indépendants d’établissement des faits et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations spécifiques à des pays, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel.