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Séismes en Türkiye et Syrie : Il faut penser au long terme, plaide le chef de l'OIM

Antonio Vitorino, chef de l'OIM, au milieu des ruines d'Antakya
IOM 2023/Enver Mohammed
Antonio Vitorino, chef de l'OIM, au milieu des ruines d'Antakya

Séismes en Türkiye et Syrie : Il faut penser au long terme, plaide le chef de l'OIM

Aide humanitaire

Le chef de l’Organisation internationale pour les migrations, l’OIM, s’est rendu samedi à Antakya, en Türkiye, et a appelé la communauté internationale à renforcer l’action et travailler à long terme pour que l’aide parvienne aux millions de personnes touchées par les tremblements de terre meurtriers du mois dernier.

« Aujourd’hui, dans les ruines de la ville historique d’Antakya, j’ai rencontré des gens fiers et courageux dont le passé a été éradiqué, dont le présent est plein de souffrances et dont l’avenir est incertain », a déclaré António Vitorino, à l’issue d’une visite de deux jours en Türkiye, qui incluait des réunions avec des hauts responsables gouvernementaux.

« Je suis impressionné par les collègues de l’OIM et nos nombreux partenaires qui ont commencé à intervenir dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre, bien qu’ils aient eux-mêmes été touchés », a-t-il ajouté.

Travailler à  long terme

« Mais maintenant vient le travail à long terme, en solidarité et en action avec la Türkiye alors qu’elle se reconstruit et ouvre un nouvel avenir pour les millions de personnes dont la vie a été déchirée », a dit M. Vitorino.

Il a déclaré que les sacrifices consentis par les nombreux « héros humanitaires » qui ont sauvé tant de personnes des décombres ne seraient jamais oubliés, « et l’une des raisons pour lesquelles je suis ici est de leur rendre hommage et de présenter mes condoléances, et en particulier aux familles des trois membres du personnel de l’OIM qui ont péri.

« Nos équipes ont surmonté des problèmes complexes de coordination et de logistique, ainsi que des tragédies personnelles, pour acheminer rapidement de l’aide aux communautés touchées en Türkiye et dans le nord-ouest de la Syrie », a dit le chef de l'agence onusienne.

Trois jours après la catastrophe, l’OIM était l’une des premières agences des Nations Unies à reprendre l’aide transfrontalière, a noté M. Vitorino, en visitant un centre logistique proche de la frontière, point de transit qui a joué un rôle vital pour la réponse à la catastrophe et l’acheminement de milliers de tonnes d’aide dans le nord-ouest de la Syrie.

150 camions et ce n’est qu’un début

A ce jour, l’OIM a envoyé plus de 150 camions d’aide à travers la frontière.

L’ONU rapporte que plus de 500.000 personnes en Syrie se sont retrouvées sans abri à  la suite des tremblements de terre, et en Türkiye, plus de 1,9 million de personnes sont hébergées dans des abris temporaires, tandis que 2,5 millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.

Au total, 850.000 enfants des deux pays sont déplacés, et les plans d’intervention d’urgence des Nations Unies pour les deux pays nécessitent près de 1,4 milliard de dollars pour couvrir les trois premiers mois d’aide essentielle. En Türkiye, plus de cinq millions de personnes ont besoin d’une aide vitale.

Le plan de réponse 2023 pour l’ensemble de la Syrie nécessitera 4,8 milliards de dollars, le plus grand appel humanitaire en cours dans le monde.

M. Vitorino a rencontré la Présidence de la gestion des migrations de Türkiye dans un centre d’hébergement temporaire géré par le gouvernement destiné aux personnes sans abri, à la communauté locale, aux migrants et à certains Syriens sous protection temporaire.

La rue Hatay en ruines au centre d'Antakya
IOM 2023/Enver Mohammed
La rue Hatay en ruines au centre d'Antakya

Nous avons tout perdu

Nawfal Melish, un ressortissant syrien qui vit maintenant au centre, a déclaré au chef de l’OIM que sa famille vivait à Hatay et ne manquait alors de rien.

« Mais maintenant, nous avons tout perdu. Je travaillais dans un magasin, mais il a été détruit par le tremblement de terre, tout comme ma maison, mais maintenant nous allons commencer une nouvelle vie. Nous trouvons ce déplacement plus difficile que le premier, lorsque nous avons dû quitter la Syrie à cause de la guerre », a-t-il raconté.

Vendredi, dans la capitale Ankara, M. Vitorino a rencontré le chef du Centre de coordination du bureau turc de gestion des catastrophes et des urgences, Yunus Sezer, une agence gouvernementale qui dirige les secours.

« J’ai été très impressionné par la réponse d’urgence du gouvernement turc à une calamité inimaginable », a-t-il déclaré. « Et je suis de plus en plus fier de la relation solide que l’OIM entretient avec ce pays depuis l’ouverture de notre bureau local il y a plus de 30 ans ».

Un soutien pour aller de l’avant

« Nous continuons de mettre notre capacité opérationnelle et notre expérience au service du gouvernement pour l’aider à aller de l’avant sur la voie du rétablissement », a-t-il assuré.

L’appel de 161 millions de dollars de l’OIM pour soutenir les efforts de réponse en Türkiye et dans le nord-ouest de la Syrie est actuellement financé à moins de 30%.