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La Journée internationale des femmes 2023 a été placée sous le thème : Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes.

ONU Femmes souligne les manques à gagner considérables qu’entraîne l’exclusion des femmes du monde numérique

ONU Femmes
La Journée internationale des femmes 2023 a été placée sous le thème : Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes.

ONU Femmes souligne les manques à gagner considérables qu’entraîne l’exclusion des femmes du monde numérique

Femmes

A l’occasion de la Journée internationale des femmes cette année, ONU Femmes appelle à « mettre la technologie au service d’un avenir plus sûr, plus durable et plus équitable ».

« Depuis les balbutiements de l’informatique jusqu’à l’ère actuelle de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle, les femmes ont apporté un nombre incalculable de contributions au monde numérique dans lequel nous évoluons de plus en plus », a fait valoir l’agence des Nations Unies pour les femmes.

Or selon l’agence onusienne ces réalisations se sont « imposées contre vents et marées dans un secteur qui ne les a jamais véritablement accueillies ni valorisées ».

Aussi, les femmes et les filles restent sous-représentées dans l’univers technologique, que l’on parle du développement de nouvelles technologies, de leur utilisation ou de la réglementation qui les régit, a signalé ONU Femmes.

Elles ont moins de chances d’utiliser les services numériques ou d’embrasser des carrières liées à la technologie, et beaucoup plus d’être victimes de harcèlement ou de violence en ligne.

Une exclusion qui coûte cher à tout le monde

Au cours de la dernière décennie, l’exclusion des femmes du monde numérique a entraîné une réduction du Produit intérieur brut (PIB) des pays à revenu faible et intermédiaire de 1.000 milliards de dollars US, une perte qui, sans un plan d’action prévu et un investissement approprié, devrait passer à 1.500 milliards de dollars d’ici 2025.

Ensemble pour un futur numérique égalitaire | #JournéeDesFemmes 2023

ONU Femmes appelle à mettre la technologie au service d’un avenir plus sûr, plus durable et plus équitable pour toutes et tous, et propose quatre mesures, y compris combler tous les fossés en matière d’accès numérique et de compétences, pousser les femmes et les filles à s’engager dans la voie des filières STIM (sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques), créer des technologies qui répondent aux besoins des femmes et des filles et lutter contre la violence de genre facilitée par la technologie.

Renforcer les compétences numériques

ONU Femmes a mis en exergue l’initiative « Les jeunes Africaines savent coder » ( AGCCI), lancée en 2018 par ONU Femmes, la Commission de l’Union africaine (CUA), l’Union internationale des télécommunications (UIT) et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), qui s’efforce d’autonomiser les filles de toute l’Afrique en les aidant à acquérir des compétences numériques et informatiques et en les plaçant sur la voie des carrières technologiques.

L’initiative vise à former un minimum de 2.000 filles de 17 à 25 ans, afin de les préparer à un avenir de programmeuses, de créatrices et de conceptrices.

« Nous voulons nous attaquer non seulement aux blocages politiques concernant l’accès à la technologie et à son financement, mais aussi aux normes et aux pratiques néfastes basées sur le genre qui empêchent les femmes et les filles de poursuivre des études dans le domaine des STIM », déclare Awa Ndiaye-Seck, Représentante spéciale d’ONU Femmes auprès de l’Union africaine et de la CEA.

Chantal Niyonkuru, une jeune rwandaise bénéficiaire de l'initiative « Les jeunes Africaines savent coder ».
Photos : avec l’aimable autorisation de la personne photographiée.
Chantal Niyonkuru, une jeune rwandaise bénéficiaire de l'initiative « Les jeunes Africaines savent coder ».

Les camps de codage proposés par l’initiative renforcent les compétences numériques et déclenche une dynamique vers un avenir meilleur des jeunes filles africaines. A l’instar de Chantal Niyonkuru, une jeune rwandaise provenant d’un village rural dans lequel l’accès à la technologie numérique était pratiquement inexistant, le camp de codage a marqué un tournant.

Sélectionnée pour intégrer l’un des meilleurs lycées du pays, Chantal s’est tout de suite intéressée à l’informatique. Elle se souvient que la réaction de sa mère, lorsqu’elle lui a dit qu’elle voulait faire carrière dans le domaine de la programmation, ne l’avait pas surprise.

« Elle a ri et m’a dit : « Tu as vu d’où tu viens ? Tout ça, c’est pour les étudiants des villes, les gosses de riches ou les garçons », raconte Chantal.

Chantal attribue à l’initiative « Les jeunes Africaines savent coder » le mérite de l’avoir poussée à poursuivre des études universitaires en technologie de l’information, malgré les pressions qu’elle subissait à cet égard.

La jeune rwandaise utilise aujourd’hui les compétences qu’elle a acquises pour développer des applications qui aident sa communauté, comme un système numérique de prise de rendez-vous médicaux, un système de réservation de bus, etc.

« Je peux dire avec fierté que l’initiative AGCCI est à l’origine de ce que je suis aujourd’hui », a-t-elle affirmé.