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En haut (gauche à droite) Irina Sthapit, Sangay Loday, Dircia Sarmento et en bas (gauche à droite) Florence Pouya, Shaimaa Barakat, Humphrey Mrema, participent au dialogue sur la jeunesse dans les pays les moins avancés lors de la conférence LDC5 à Doha,

Conférence sur les PMA : à Doha, les jeunes des pays les plus vulnérables du monde font entendre leur voix

ONU Info/Anold Kayanda & Basma Baghal
En haut (gauche à droite) Irina Sthapit, Sangay Loday, Dircia Sarmento et en bas (gauche à droite) Florence Pouya, Shaimaa Barakat, Humphrey Mrema, participent au dialogue sur la jeunesse dans les pays les moins avancés lors de la conférence LDC5 à Doha,

Conférence sur les PMA : à Doha, les jeunes des pays les plus vulnérables du monde font entendre leur voix

Développement économique

Des dizaines de jeunes délégués, représentant quelque 226 millions de jeunes des 46 Pays les moins avancés (PMA), ont occupé le devant de la scène mardi lors de la Conférence des Nations Unies en cours à Doha, au Qatar, afin de mettre en lumière les problèmes de développement qui les concernent, eux et leurs pays.

Le monde compte aujourd'hui 1,8 milliard de jeunes âgés de 10 à 24 ans : la plus grande génération de ce type dans l'histoire. Près de 90 % des personnes de cette tranche d'âge vivent dans des pays en développement, où elles constituent une grande partie de la population.

Cependant, des effets toujours croissants du changement climatique aux retombées sanitaires et socio-économiques mondiales de la pandémie de Covid-19 et aux conséquences des mesures pour la contrer, les jeunes du monde entier subissent les répercussions des problèmes causés par les générations précédentes. Dans tout cela, le présent et l'avenir des jeunes des PMA sont en jeu, leurs pays étant déjà très vulnérables aux chocs économiques et environnementaux et dotés d'un faible capital humain.

Dans ce contexte, la cinquième Conférence sur les Pays les moins avancés (LDC5) s'emploie à garantir que les jeunes soient au cœur des plans de réalisation du Programme d'action de Doha (DPoA) en répondant à leurs besoins de développement et en leur donnant les moyens de progresser.

« Aucune génération laissée pour compte »

« Si les jeunes ne sont pas véritablement inclus dans notre travail, les objectifs que nous nous sommes fixés dans le DPoA et l'Agenda 2030 ne seront pas atteints », a averti Rabab Fatima, la Haute Représentant des Nations Unies pour les Pays les moins avancés, les ays en développement sans littoral et les Petits États insulaires en développement (UN-OHRLLS) lors d'un dialogue intergénérationnel à la LDC5.

Le Dialogue a réuni des jeunes des PMA, des dirigeants mondiaux, des chefs d'État et de gouvernement, des décideurs, des hauts fonctionnaires de l'ONU et des diplomates de haut rang.

 « Nous devons écouter la voix des jeunes et les inclure dans le processus de prise de décision et dans les actions de suivi, car ce sont eux qui seront les plus touchés par les résultats », a expliqué Mme Fatima, qui est également la Secrétaire générale de la Conférence LDC5.

« Notre ambition pour cette conférence a toujours été de rassembler toutes les composantes de la société - tous les décideurs, le secteur privé, les jeunes, les organisations de la société civile et toutes les autres parties prenantes - pour garantir qu'aucune voix ne soit ignorée, aucune idée non testée, aucune génération laissée pour compte », a partagé la Secrétaire générale de la Conférence LDC5.

Au cours des discussions interactives, les jeunes ont partagé leurs actions, idées et bonnes pratiques et identifié les défis dans la mise en œuvre du plan d'action de Doha, tandis que les États membres et les autres parties prenantes ont partagé leurs engagements à impliquer les jeunes dans sa mise en œuvre tant aux niveaux national, régional et que mondial.

Les jeunes prennent la parole

Bien que les jeunes de nombreux PMA n'aient pas pu se rendre aux assises à Doha en raison, notamment, des restrictions de financement et de voyage, certains de leurs représentants sont venus au LDC5 parler à leur nom.

ONU Info s'est entretenue avec un échantillon représentatif de ces jeunes inspirants qui ont fait le voyage vers la LDC5.

« Nous venons de très loin, là où les jeunes ont été appelés à la fin [lorsque les décisions sont finalisées]. Mais maintenant, ce que nous voulons, et espérons, c'est d'être impliqués dès le début, lorsque les plans sont élaborés, lorsque les politiques sont élaborées, d'être impliqués et d'être présents lorsque les décisions sont prises », a déclaré Humphrey Mrema, jeune délégué de la Tanzanie, à ONU Info.

Pour sa part, Shaimaa Barakat du Yémen a déclaré : « Je suis ici pour représenter la jeunesse yéménite et faire la lumière sur les défis qui [nous] affectent. Certains des problèmes les plus importants auxquels est confronté le Yémen, déchiré par la guerre, comprennent le grand nombre d'opportunités perdues par les jeunes yéménites et le manque d'implication des jeunes yéménites dans les discussions sur la consolidation de la paix. Aujourd'hui, à travers cette conférence. Je veux être la voix de la jeunesse yéménite et une voix de nos aspirations à jouer un rôle dans la consolidation de la paix au Yémen ».

Pour sa part, Sangay Loday, jeune délégué passionné du Bhoutan, a déclaré que, travaillant dans le secteur de la jeunesse, il avait parfois ressenti qu'il y avait et il y a toujours un fossé entre les jeunes et le gouvernement.

« Mais maintenant, je sens qu'il y a beaucoup d'intersectionnalité entre les jeunes, le gouvernement, les conversations et la communication qui se produisent. Donc, d'une certaine manière, nous travaillons ensemble plutôt que séparément. Nous ne nous voyons pas comme des ennemis, nous nous voyons comme des conseillers et des partenaires. Et cela nous permet de travailler ensemble plutôt que séparément », a-t-il expliqué.

Enfin, Irina Sthapit, du Népal, a déclaré : « Je suis ici aujourd'hui à LDC5 en tant que jeune participante représentant les femmes dans les STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques). Les femmes dans les STEM sont très importantes. Il faut qu'il y ait de la diversité et des récompenses moins biaisées pour que les femmes entrent dans les domaines STEM, et nous devons avoir notre place à la table pour prendre des décisions concernant la science et la technologie ».