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Un soldat de la paix des Nations Unies au Mali en patrouille dans la région de Kidal, au nord du pays.

Mali : 3 Casques bleus tués et 5 blessés par un engin explosif

MINUSMA/Gema Cortes
Un soldat de la paix des Nations Unies au Mali en patrouille dans la région de Kidal, au nord du pays.

Mali : 3 Casques bleus tués et 5 blessés par un engin explosif

Paix et sécurité

Trois Casques bleus ont été tués et cinq autres ont été grièvement blessés lorsque leur convoi a heurté un engin explosif dans le centre du Mali mardi, a annoncé la Mission de l’ONU dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

« Centre du Mali : un convoi de la Force de la Minusma a heurté ce 21 février un engin explosif improvisé. Selon les rapports préliminaires, 3 Casques bleus sont décédés et 5 autres sont grièvement blessés », a indiqué sur Twitter la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), rappelant que les soldats de la paix « ne sont pas une cible ».

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Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le Conseil de sécurité ont condamné fermement cette attaque qui a tué trois Casques bleus sénégalais et en a gravement blessé cinq autres, près du village de Songobia, au sud-ouest de la ville de Bandiagara.

Le chef de l’ONU et le Conseil de sécurité ont présenté leurs sincères condoléances au gouvernement et au peuple sénégalais et exprimé leur profonde sympathie aux familles des victimes. Ils ont souhaité un prompt et complet rétablissement aux cinq Casques bleus blessés.

Le Secrétaire général a rappelé que les attaques visant les Casques bleus des Nations Unies « peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international ». Il a appelé les autorités maliennes « à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de cette attaque afin qu'ils soient rapidement traduits en justice ».

Traduire les auteurs en justice

Dans une déclaration à la presse, les membres du Conseil ont également appelé le gouvernement de transition du Mali « à enquêter rapidement sur l'attaque avec le soutien de la MINUSMA » et à traduire les auteurs en justice.

Ils ont exprimé leur inquiétude face à la situation sécuritaire au Mali et à la dimension transnationale de la menace terroriste dans la région du Sahel. Ils ont exhorté les parties maliennes à mettre pleinement en œuvre l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali sans plus tarder.

La mission onusienne au Mali compte plus de 15.000 Casques bleus de différentes nationalités, dont 13.289 militaires et 1.920 policiers, déployés dans ce pays du Sahel central depuis le début des attaques de groupes armés Touaregs en 2012.

Depuis, le Mali est en proie à des attaques djihadistes et à des violences de toutes sortes. Partie du nord, la violence touche désormais surtout le centre et l’est du pays et s’est étendue aux Burkina Faso et Niger, limitrophes.

Avec les forces maliennes, la MINUSMA est l’une des principales cibles des groupes armés djihadistes.

Au moins 298 soldats de la paix sont décédés au Mali depuis le début de la mission en 2013, dont plus de la moitié ont trouvé la mort dans des actes hostiles, ce qui fait de la MINUSMA la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus meurtrière au monde.

Un Casque bleu patrouille dans un village dans la région de Mopti, au Mali (photo d'archives)..
MINUSMA/Gema Cortes
Un Casque bleu patrouille dans un village dans la région de Mopti, au Mali (photo d'archives)..

La médiation internationale préoccupée par les difficultés du processus de paix

Sur le plan diplomatique, la médiation internationale, conduite par l’Algérie en chef de file, s’est dit profondément préoccupée par les sérieuses difficultés que rencontre le processus de paix.

« La situation présente, marquée par l’acuité de la menace terroriste et les souffrances indicibles subies par les populations, requiert un engagement renouvelé de la part de toutes les parties, y compris des efforts redoublés pour bâtir la confiance nécessaire à l’aboutissement du processus de paix », a alerté la médiation dans un communiqué.

La médiation internationale exhorte ainsi les différentes parties et tous les acteurs concernés, à s’abstenir de déclarations ou d’actes de nature à accroître les tensions et à compliquer les efforts en cours.

Tout en intensifiant ses démarches auprès des parties maliennes à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger au cours des semaines écoulées, la médiation internationale entend poursuivre ses efforts dans les jours à venir.

« Dans l’exercice des responsabilités qui lui sont confiées » la médiation compte prendre « toutes initiatives jugées nécessaires pour réunir les conditions de la reprise, dans les meilleurs délais, du fonctionnement des mécanismes de suivi de l’Accord de paix et celles du parachèvement de sa mise en œuvre ».

Il s’agit notamment de la tenue d’une session de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord.

Rappelant que l’Accord de paix demeure la base la plus viable pour la restauration de la paix et la promotion durable de la réconciliation et de la concorde au Mali, la médiation forme l’espoir de pouvoir compter sur la compréhension et la pleine coopération des parties pour l’aboutissement de ses efforts.