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Une responsable des droits de l'homme de l’ONU s'inquiète des restrictions à la liberté de religion en Ukraine

Kyiv-Pechera Lavra, un monastère chrétien orthodoxe oriental historique à Kyïv, en Ukraine (photo d'archives)
© UNICEF/Giacomo Pirozzi
Kyiv-Pechera Lavra, un monastère chrétien orthodoxe oriental historique à Kyïv, en Ukraine (photo d'archives)

Une responsable des droits de l'homme de l’ONU s'inquiète des restrictions à la liberté de religion en Ukraine

Droits de l'homme

S'adressant au Conseil de sécurité mardi, Ilze Brands Kehris, Sous-secrétaire générale des Nations Unies aux droits de l'homme, s'est dit préoccupée par les restrictions à la liberté de religion en Ukraine, y compris sur le territoire sous contrôle russe.

Le thème de la réunion d'information du Conseil sur l'Ukraine figurait sous le point de l'ordre du jour « Menaces contre la paix et la sécurité internationales ». Elle a été demandée par le Représentant permanent de la Russie, l'Ambassadeur Vasily Nebenzia, lors d'une précédente réunion du Conseil le 13 janvier, au cours de laquelle M. Nebenzia a allégué que l'Ukraine tentait de « détruire » l'Église orthodoxe ukrainienne, qui est canoniquement liée au Patriarcat de Moscou.

Avant d'aborder la question des libertés religieuses, Mme Brands Kehris a donné un aperçu des graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire infligées au peuple ukrainien par l'attaque armée de la Russie contre l’Ukraine et les hostilités qui s'en sont suivies.

Tensions entre communautés orthodoxes

Elle a ensuite abordé les préoccupations concernant les restrictions à la liberté de religion et à la liberté d'association dans toute l'Ukraine, y compris le territoire occupé par la Russie.

Les tensions entre les communautés orthodoxes en Ukraine ont existé pendant des décennies, a-t-elle dit, mais elles se sont détériorées à la suite de l'attaque armée de la Fédération de Russie contre l'Ukraine.

La responsable de l'ONU a décrit les perquisitions des services de sécurité ukrainiens dans les locaux et les lieux de culte de l'Église orthodoxe ukrainienne comme des « développements inquiétants » : au moins trois membres du clergé, a-t-elle dit, font maintenant face à des accusations criminelles, notamment pour trahison et déni de « l'agression armée » de la Fédération de Russie contre l'Ukraine.

« Nous exhortons les autorités ukrainiennes à veiller à ce que de telles perquisitions dans des locaux et des lieux de culte soient pleinement conformes au droit international », a déclaré Mme Brands Kehris, « que le droit à un procès équitable soit accordé à ceux qui font l'objet d'accusations pénales, et que toutes sanctions criminelles soient compatibles avec les droits à la liberté d'opinion, d'expression et de religion ».

Mme Brands Kehris partage les préoccupations du Bureau des droits de l’homme selon lesquelles deux projets de loi récemment déposés au Parlement ukrainien pourraient porter atteinte au droit à la liberté de religion ou de conviction, tel qu'énoncé à l'article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. « En vertu du droit international des droits de l'homme, toute restriction au droit de manifester sa religion ou ses convictions doit être prescrite par la loi, nécessaire et proportionnée », a-t-elle dit.

Elle a appelé les deux parties au conflit à respecter et à garantir que les droits à la liberté d'opinion et d'expression, de réunion pacifique, d'association et de religion puissent être exercés sans discrimination par tous.

Crash d’un hélicoptère

La Coordonnatrice résidente des Nations Unies pour l’Ukraine, Denise Brown, s’est déclaré mercredi, profondément attristée par « la mort tragique » du ministre ukrainien de l'Intérieur Denys Monastyrskyi, du premier Vice-ministre Yevhen Yenin et du Secrétaire d'État Yurii Lubkovych, dans le crash de l’hélicoptère qui les transportait dans la banlieue de Kyïv, la capitale ukrainienne.

D'autres responsables gouvernementaux et résidents locaux, dont des enfants, ont également été tués et blessés à Brovary, près de Kyïv.

« J'adresse, au nom de l'Organisation des Nations Unies, ma plus profonde sympathie et mes condoléances à leurs familles, au gouvernement et au peuple ukrainiens », a dit Mme Brown

L’hélicoptère s'est écrasé dans ce qui apparaît comme un accident. Il n'y avait aucune information initiale selon laquelle l'avion aurait été abattu.