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Myanmar : l’ONU appelle à la libération de tous les prisonniers politiques

Des manifestants contre le coup d'Etat militaire au Myanmar (photo d'archives).
Unsplash/Pyae Sone Htun
Des manifestants contre le coup d'Etat militaire au Myanmar (photo d'archives).

Myanmar : l’ONU appelle à la libération de tous les prisonniers politiques

Droits de l'homme

Alors que la junte militaire du Myanmar a annoncé la libération de 7.000 prisonniers dans le cadre d’une amnistie marquant l'anniversaire de l’indépendance du pays, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU appelle à la libération de tous les prisonniers politiques. 

Au moment même où était annoncée l’amnistie célébrant le jour anniversaire de l’indépendance du pays, les services du Haut-Commissaire Volker Türk continuaient de « recevoir des informations sur des personnes détenues pour s’être opposées au régime militaire, dont beaucoup ont été soumises à la torture et aux mauvais traitements ».

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), ces détentions ne visent pas seulement « à faire taire les détracteurs de la junte, mais aussi à instiller la peur ». 

« La libération des prisonniers politiques au Myanmar est non seulement un soulagement pour les personnes injustement détenues, mais aussi pour leurs familles », s’est réjoui Jeremy Laurence, porte-parole du HCDH, lors d’un point de presse à Genève. 

Plus de 7.000 prisonniers amnistiés

« Toutefois, nous saisissons cette occasion pour demander la libération des milliers d’autres personnes qui sont toujours en détention pour s’être opposées au régime militaire », a-t-il fait valoir. 

Pour les services du Haut-Commissaire Volker Türk, la sortie de crise du Myanmar ne passe pas par l’enfermement des personnes, mais par leur participation libre, entière et effective à la vie publique. 

A l’occasion des célébrations du 75e anniversaire de l’indépendance, la junte militaire du Myanmar a gracié environ 7.000 détenus. Selon les médias, le gouvernement a exclu les prisonniers incarcérés pour des délits tels que le meurtre, la drogue ou la corruption. 

Cette annonce intervient quelques jours après la condamnation de l’ex-dirigeante civile Aung San Suu Kyi à 33 ans de prison au total. Naypyidaw aurait également annoncé l’organisation d’élections multipartites « libres et équitables ». 

Appel pour la libération d’Aung San Suu Kyi 

Le chef des droits de l’homme a appelé, cette semaine, les gouvernements et toutes les autorités du monde entier qui procèdent à des détentions à accorder une amnistie, une grâce ou à simplement libérer toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits.

« Alors que nous célébrons cette année le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Haut-Commissaire a demandé qu’il soit mis fin une fois pour toutes à la détention arbitraire », a affirmé le porte-parole du HCDH.

Le 3 janvier dernier, le chef de l’ONU a exprimé « sa profonde préoccupation au sujet du verdict définitif et de la condamnation prononcés à l’encontre de la Conseillère d’État Aung San Suu Kyi. « Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, réitère ses appels pour sa libération immédiate, ainsi que pour celle du Président Win Myint et de tous les prisonniers détenus arbitrairement au Myanmar », avait souligné Farhan Haq, porte-parole adjoint de l’ONU. 

Pour les Nations Unies, la Déclaration des droits de l’homme consacre les principes d’égalité devant la loi, de la présomption d’innocence et du droit à un procès équitable et impartial, avec l’apport des garanties nécessaires pour la défense de la personne concernée.