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Esplanade des mosquées à Jérusalem : l’ONU appelle à éviter d’aggraver les tensions

L'esplanade des Mosquées à Jérusalem. Photo Flickr/Tony Kane
Photo Flickr/Tony Kane
L'esplanade des Mosquées à Jérusalem. Photo Flickr/Tony Kane

Esplanade des mosquées à Jérusalem : l’ONU appelle à éviter d’aggraver les tensions

Paix et sécurité

Un haut responsable de l’ONU a fait part, jeudi devant le Conseil de sécurité, de son inquiétude concernant la visite du nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, le 3 janvier sur les Lieux saints de Jérusalem, où la situation est fragile.

« Cette visite était la première sur le site d'un ministre israélien depuis 2017 », a observé le Sous-Secrétaire général des Nations Unies pour le Moyen-Orient, l'Asie et le Pacifique au Département des affaires politiques, Khaked Khiari, devant les membres du Conseil de sécurité. « Bien que la visite n'ait pas été accompagnée ou suivie de violences, elle est considérée comme particulièrement incendiaire étant donné le plaidoyer passé de M. Ben Gvir pour des changements au statu quo ».

Figure de l'extrême-droite israélienne, Itamar Ben Gvir était accompagné lors de sa visite de membres des forces de sécurité israéliennes. Troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme sous le nom de Mont du Temple, l'esplanade des mosquées est située dans la vieille-ville de Jérusalem, dans le secteur palestinien occupé depuis 1967 et annexé par Israël depuis 1980.

Malgré la prise de Jérusalem-Est par l’armée israélienne en 1967, l’esplanade reste gérée par le Waqf, une fondation islamique financée et dirigée par la Jordanie.

En vertu d'un statu quo historique que l’Etat d’Israël s’est engagé à respecter en 1967, les musulmans peuvent s’y rendre à toute heure du jour et de la nuit, et les juifs, comme tous les non-musulmans, peuvent y accéder à certaines heures, sous stricte surveillance, mais ne sont pas autorisés à y prier. Depuis quelques années, des extrémistes revendiquent ce droit et s’y rendent de plus en plus nombreux pour y prier plus ou moins ostensiblement.

Maintenir le statu quo

La visite d’Itamar Ben Gvir a été sévèrement condamnée par l'Autorité palestinienne, de nombreuses autres personnes dans la région et la communauté internationale comme une provocation qui risquait de déclencher de nouvelles effusions de sang. Beaucoup ont également mis en garde contre tout changement au statu quo sur les Lieux saints, a souligné M. Khiari.

« À la suite de la visite, le bureau du Premier Ministre israélien et d'autres hauts responsables israéliens ont souligné que le gouvernement était déterminé à maintenir le statu quo et ont déclaré que la visite ne représentait pas une dérogation à ses conditions », a-t-il ajouté.

« Comme nous l'avons vu à de nombreuses reprises dans le passé, la situation sur les Lieux saints de Jérusalem est profondément fragile, et tout incident ou tension peut déborder et provoquer des violences dans tout le Territoire palestinien occupé, en Israël et ailleurs dans la région », a encore dit le haut responsable onusien.

Il a réitéré l'appel du Secrétaire général de l’ONU à toutes les parties pour qu'elles « s'abstiennent de prendre des mesures susceptibles d'aggraver les tensions à l'intérieur et autour des Lieux saints, et pour que toutes maintiennent le statu quo, conformément au rôle particulier du Royaume hachémite de Jordanie ».

Vue aérienne de Jérusalem.
Photo ONU/Rick Bajornas
Vue aérienne de Jérusalem.

L'ONU offre son assistance

Au cours des derniers jours, l'ONU est restée en contact étroit avec les parties concernées pour désamorcer la situation, et ces engagements se poursuivront dans les jours et les semaines à venir, a dit M. Khiari.

« En ce moment sensible, tous les efforts visant à faire baisser les tensions doivent être encouragés, tandis que les provocations, les mesures incendiaires, les actions unilatérales et les menaces de violence doivent être catégoriquement rejetées », a-t-il conclu. « Les dirigeants de tous bords ont la responsabilité d'éteindre les flammes et de créer les conditions du calme. L'ONU reste prête à aider et à soutenir ces efforts ».