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Le HCR appelle à un soutien accru alors que la violence se poursuit sans relâche au Burkina Faso

Des personnes déplacées font la queue pour une distribution de nourriture à Gorom-Gorom, au Burkina Faso (photo d'archives).
© PAM/Cheick Omar Bandaogo
Des personnes déplacées font la queue pour une distribution de nourriture à Gorom-Gorom, au Burkina Faso (photo d'archives).

Le HCR appelle à un soutien accru alors que la violence se poursuit sans relâche au Burkina Faso

Aide humanitaire

Alors que la violence se poursuit sans relâche au Burkina Faso, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a mis en garde, mardi, contre une escalade des besoins humanitaires pour les personnes déplacées dans ce pays du Sahel central.

Cela entraînerait une augmentation du nombre de réfugiés fuyant le pays, a alerté le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Avec la poursuite des violences contre les civils et des conflits intercommunautaires, près de 50.000 réfugiés ont fui vers le Niger, le Mali et, plus au sud, vers les États côtiers du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Togo et du Ghana pour trouver la sécurité au cours des deux dernières années, dont près de la moitié en 2022.

Avec un total de 1,76 million de personnes déplacées enregistrées, le Burkina Faso connaît l’une des crises de déplacement qui se développe le plus rapidement dans le monde. Celle-ci est « marquée par la violence, la pauvreté, les pénuries alimentaires et l’impact croissant de la crise climatique ».

Plus de 23.000 déplacés internes burkinabés ont traversé les frontières en 2022

« Depuis plusieurs années, les Burkinabés originaires des régions du nord et de l’est fuient la violence et les attaques terroristes pour rejoindre des zones plus sûres dans et autour des principales villes du pays »,  a déclaré depuis Ouagadougou, Abdouraouf Gnon-Konde, le Représentant du HCR au Burkina Faso, lors d’une conférence de presse de l’ONU à Genève.

Mais avec l’insécurité qui s’étend maintenant à tout le pays, les zones urbaines sont submergées par les nouveaux arrivants. « Les communautés d’accueil et les personnes déplacées se disputent les ressources naturelles, les services de base et les opportunités économiques », a ajouté M. Gnon-Konde.

Alors que les tensions intercommunautaires s’exacerbent, de nombreuses personnes déplacées décident de se déplacer à nouveau, à la recherche de sécurité, de meilleurs services et de moyens de subsistance.

Depuis le début de l’année, le HCR et ses partenaires ont identifié un nombre croissant de déplacés internes qui décident finalement de franchir les frontières, en particulier vers le sud, en direction de pays côtiers comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin. Plus de 23.000 déplacés internes burkinabés ont traversé les frontières en 2022.

Le Burkina a reçu plus de 50% des 336 millions de dollars requis

Pour répondre à ces nouveaux déplacements, le HCR travaille en étroite collaboration avec les autorités locales et ses partenaires pour fournir des abris et une aide vitale aux plus vulnérables, tels que les enfants et les survivants de la violence sexiste. Cependant, davantage de ressources sont nécessaires pour empêcher les déplacés internes burkinabés de devenir des réfugiés et pour leur trouver des solutions durables.

« Les réfugiés burkinabés nouvellement arrivés - principalement des femmes et des enfants - ont actuellement un accès limité à la nourriture, aux abris, à l’hygiène et à l’assainissement », a admis  M. Gnon-Konde.

Plus largement, la situation critique des personnes déplacées est aggravée par un grave sous-financement. Le HCR appelle la communauté internationale à faire preuve d’une plus grande solidarité et à soutenir les déplacés au Burkina Faso et leurs hôtes par une aide financière urgente.

Malgré les besoins croissants au Burkina Faso et dans les pays voisins, seuls 52% des 336,9 millions de dollars requis par le HCR cette année ont été financés.