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L’OMS adopte une nouvelle stratégie pour lutter contre la résistance aux antipaludiques en Afrique

Une professionnelle de santé dans un village près de Kayar, au Sénégal, fournit des soins à des patients, dont des traitements contre le paludisme.
Photo Fonds mondial/Nana Kofi Acquah
Une professionnelle de santé dans un village près de Kayar, au Sénégal, fournit des soins à des patients, dont des traitements contre le paludisme.

L’OMS adopte une nouvelle stratégie pour lutter contre la résistance aux antipaludiques en Afrique

Santé

Pour s’attaquer à la menace qui pèse sur les traitements antipaludiques, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) lance sa nouvelle stratégie pour contrer le problème croissant de la résistance aux médicaments antipaludiques en Afrique.

La polythérapie à base d’artémisinine (ACT) a été le pilier du traitement du paludisme en Afrique et a joué un rôle important dans la réduction de la charge du paludisme au cours des deux dernières décennies. Mais ces dernières années, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a été préoccupée par des rapports faisant état de l’émergence d’un paludisme résistant aux médicaments en Afrique.

En 2020, l’OMS estimait à 241 millions le nombre de cas de paludisme et à 627 000 le nombre de décès dus au paludisme. La Région africaine de l’OMS supporte une part disproportionnée de la charge palustre mondiale. La même année, cette région a enregistré 95% des cas de paludisme et 96% des décès dus à cette maladie.

La multi-résistance aux traitements antipaludiques

Dans plusieurs régions, les parasites ont développé une résistance partielle à l’artémisinine - le composé principal des ACT. L’OMS relève des « signes inquiétants » indiquant qu’ils pourraient également être résistants à d’autres médicaments couramment associés à l’artémisinine.

« Des mesures vigoureuses sont nécessaires pour protéger leur efficacité », affirme l'OMS. L'agence onusienne lance cette nouvelle stratégie antipaludique en Afrique en pleine Semaine mondiale de sensibilisation aux antimicrobiens 2022, qui débute ce vendredi et se poursuit jusqu’au 24 novembre.

L’événement met l’accent sur les actions urgentes à mener pour mettre fin à la résistance aux antimicrobiens (RAM), qui contribue chaque année à plus de 5 millions de décès dus aux seules infections bactériennes.

La résistance aux antimicrobiens (RAM) se produit lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites ne répondent plus aux agents antimicrobiens. En raison de la résistance aux médicaments, les antibiotiques et autres agents antimicrobiens deviennent inefficaces et les infections deviennent difficiles ou impossibles à traiter, ce qui augmente le risque de propagation de la maladie, de maladie grave et de décès.

En République démocratique du Congo, un infirmier traite un enfant infecté par le paludisme avec des médicaments donnés par l'UNICEF (archives). Photo/UNICEF/UN064905
© UNICEF/UN064905/
En République démocratique du Congo, un infirmier traite un enfant infecté par le paludisme avec des médicaments donnés par l'UNICEF (archives). Photo/UNICEF/UN064905

Promouvoir l’utilisation responsable des antimicrobiens

Parce que la RAM menace les humains, les animaux, les plantes et l’environnement, la campagne d’une semaine - placée sous le thème "Prévenir ensemble la résistance aux antimicrobiens" - rassemble des dirigeants et des communautés de divers secteurs qui s’efforcent de préserver les antimicrobiens et de protéger la santé des personnes, des plantes et des animaux.

A cet effet, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation mondiale de la santé animale et l’OMS se sont unis pour la campagne afin de faire avancer les solutions au défi de la RAM.

L’objectif est promouvoir l’utilisation responsable des antimicrobiens, mais aussi de renforcer la prévention et le contrôle des infections dans les établissements de soins de santé, les fermes et les locaux de l’industrie alimentaire

Il s’agit également garantir un accès équitable aux vaccins, à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène. Il faut aussi garantir une gestion saine des déchets et des eaux usées dans les industries concernées », ont souligné les agences onusiennes, relevant l’importance de mettre en œuvre de meilleures pratiques en matière de production alimentaire et agricole.