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Le chef des droits de l’homme de l’ONU demande à la Russie d’arrêter l’extension de sa loi anti-LGBTI

Une vue générale de Moscou
Photo ONU/Paulo Filgueiras
Une vue générale de Moscou

Le chef des droits de l’homme de l’ONU demande à la Russie d’arrêter l’extension de sa loi anti-LGBTI

Droits de l'homme

Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a demandé, vendredi, aux législateurs russes d’arrêter le processus d’extension de la loi anti-LGBTI du pays, qui prévoit l’interdiction de toute propagande sur les « relations sexuelles non traditionnelles ».

L’amendement à la loi de 2013, adopté en première lecture jeudi par la Douma (chambre basse), « élargirait une loi qui a déjà été décrite par les experts des droits de l’homme comme discriminatoire, violant la liberté d’expression et conduisant à une augmentation des discours et des crimes de haine », a noté M. Türk.

« Jeudi, le parlement russe - la Douma - a adopté des propositions visant à élargir l’interdiction de toute discussion et de tout partage d’informations sur les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transsexuels, ainsi que sur leurs droits fondamentaux », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies, citant le Haut-Commissaire Volker Türk.

Le drapeau arc-en-ciel est devenu un symbole synonyme de la communauté LGBTQ+ et de sa lutte pour l'égalité des droits et l'acceptation à travers le monde.
Unsplash/Tim Bieler
Le drapeau arc-en-ciel est devenu un symbole synonyme de la communauté LGBTQ+ et de sa lutte pour l'égalité des droits et l'acceptation à travers le monde.

De fortes amendes prévues

Le changement législatif en cours « aggraverait la situation en étendant le champ d’application de la loi à une interdiction totale de la communication sur le sujet », a ajouté la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU (HCDH).

Les législateurs russes devraient rejeter l’amendement et même retirer la loi existante de 2013, « en adoptant de toute urgence des mesures pour interdire et combattre la discrimination et la violence fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre », a-t-elle dit.

En vertu du projet de loi, les personnes diffusant de la propagande LGBTI - auparavant interdite uniquement si elle s’adresse à des mineurs - pourraient se voir infliger une amende comprise entre 815 et 6.520 dollars, tandis que les organisations pourraient se voir infliger des sanctions allant jusqu’à 80.000 dollars.

Les peines les plus sévères s’appliqueraient à la propagande partagée avec des mineurs par le biais des médias ou d’Internet, ou lorsque le diffuseur est d’origine étrangère.

« L’exclusion, la stigmatisation et la discrimination de tout groupe dans une société peuvent générer de la violence et ont un impact négatif sur l’ensemble de cette société », a conclu la porte-parole du HCDH.