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L'organe antiterroriste du Conseil de sécurité va examiner la menace croissante des nouvelles technologies

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L'utilisation abusive des technologies de l'information et des communications par les terroristes, en particulier de l'Internet
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L'organe antiterroriste du Conseil de sécurité va examiner la menace croissante des nouvelles technologies

Paix et sécurité

Le Comité pour la lutte contre le terrorisme du Conseil de sécurité de l'ONU tient une réunion spéciale à Mumbai et New Delhi à partir de vendredi, axée sur la menace croissante posée par les technologies nouvelles et émergentes.

La réunion de deux jours en Inde marque la première fois depuis 2015 que le Comité se réunit en dehors du siège de l'ONU à New York. 

Les discussions porteront sur trois domaines : Internet et les médias sociaux ; le financement des réseaux terroristes mondiaux ; et la prolifération des systèmes aériens sans pilote, tels que les drones.

Ces technologies émergentes se développent rapidement et sont utilisées de plus en plus régulièrement par les pays du monde entier, notamment à des fins de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme.

Mais les logiciels et le matériel de haute technologie sont également de plus en plus détournés par des groupes terroristes à leurs propres fins illégales.

Les nouvelles technologies au service du terrorisme

L'Inde dirige le Comité pour la lutte contre le terrorisme jusqu'à la fin de cette année. S'adressant aux journalistes à New York, la Présidente du Comité, l'Ambassadrice de l'Inde, Ruchira Kamboj, a déclaré que cette réunion à fort enjeu portera sur les évolutions récentes et les dernières recherches factuelles sur le terrorisme et l'utilisation des technologies.

Elle a ajouté qu'elle réunira « une multitude de connaissances et d'expertises concrètes sur le sujet, avec la participation des États membres, des partenaires opérationnels concernés et des principales parties prenantes ».

Tout acte de terrorisme est injustifiable, quelle qu'en soit la motivation

La réunion permettra d'échanger des idées sur la manière dont le secteur technologique peut contribuer à lutter contre la diffusion de contenus terroristes en ligne et à contrer efficacement les récits terroristes.

En outre, les participants devraient discuter de la manière dont les terroristes avertis utilisent les innovations technologiques pour faire circuler l'argent, notamment par le biais du crowdfunding, de la vente de marchandises et d'appels aux dons sur les plateformes de médias sociaux.

Les drones sont capables d'une surveillance très avancée.
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Les drones sont capables d'une surveillance très avancée.

Drones et intelligence artificielle

Une autre préoccupation qui sera explorée est l'utilisation potentielle de l'impression 3D, de la robotique, de l'intelligence artificielle (IA), de l'apprentissage automatique, des systèmes aériens sans pilote et de la biotechnologie synthétique, à des fins illégales.

Concernant l'utilisation croissante des drones, la Coordinatrice du Comité pour les technologies de l'information, Jennifer Bramlette, a déclaré que les États membres ont déjà pris certaines mesures pour y faire face.

« Bien sûr, il existe des zones d'exclusion aérienne autour des aéroports et des infrastructures critiques. Bien sûr, les entreprises elles-mêmes ont pris des mesures pour intégrer des mécanismes de verrouillage géographique, de sorte que si des drones sont trouvés en train de voler dans certains endroits, ils peuvent être désactivés automatiquement », a-t-elle souligné.

Elle a ajouté qu'il y a également « un certain nombre de discussions » en cours sur la façon dont les drones sont vendus, « et qui peut les acheter ».

Le terrorisme, une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales

Elaboration d’un document final

En raison de la complexité de la question et de son évolution rapide, les membres devraient travailler à l'élaboration d'un document final qui devrait fournir une vue d'ensemble de la manière dont les terroristes utilisent la technologie, dans le but de mettre un terme à leur discours et à leur utilisation de la technologie.

Les États membres sont également censés faire le point sur les développements et recherches récents concernant les menaces et partager les meilleures pratiques conformes au droit international des droits de l'homme.

Les mesures conjointes qui peuvent être prises par le biais de la collaboration industrielle, des partenariats public-privé et des réponses législatives, politiques et réglementaires, seront également discutées.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, rend hommage aux victimes des attaques terroristes du 26/11 à l'hôtel Taj Mahal Palace lors de sa visite en Inde.
Photo ONU/Vinay Panjwani
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, rend hommage aux victimes des attaques terroristes du 26/11 à l'hôtel Taj Mahal Palace lors de sa visite en Inde.

À propos du Comité

Le Comité pour la lutte contre le terrorisme a été créé par consentement unanime le 28 septembre 2001, à la suite des attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis, et les 15 membres du Conseil de sécurité y siègent.

Le Comité est chargé de surveiller la mise en œuvre des mesures visant à renforcer les capacités juridiques et institutionnelles des pays en matière de lutte contre le terrorisme, à tous les niveaux, local et international.

S'adressant aux journalistes, la Présidente du Comité a rappelé que « tout acte de terrorisme est injustifiable, quelle qu'en soit la motivation ».

L'Ambassadrice Ruchira Kamboj a indiqué que la première journée de la réunion se déroulera dans un lieu symboliquement important, le Taj Mahal Palace Hôtel de Mumbai, en hommage aux dizaines de victimes qui y ont été tuées en 2008 par des terroristes lors d'un siège de quatre jours. Des dizaines d'autres personnes ont été tuées dans la ville lors d'autres attaques coordonnées par des militants.

La deuxième journée se déroulera dans la capitale indienne, New Delhi.

Elle a ajouté que le fléau du terrorisme étant clairement une question transnationale, la collaboration entre les États membres étant cruciale pour apporter des solutions efficaces.