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Cameroun : 39 cas dont 3 décès dus au choléra enregistrés dans un camp de réfugiés de l’Extrême-Nord

Des réfugiés nigérians dans le camp de Minawao, au Cameroun (photo d'archives).
Photo ONU/Eskinder Debebe
Des réfugiés nigérians dans le camp de Minawao, au Cameroun (photo d'archives).

Cameroun : 39 cas dont 3 décès dus au choléra enregistrés dans un camp de réfugiés de l’Extrême-Nord

Santé

Au Cameroun, l’épidémie de choléra a refait surface dans la région de l’Extrême-Nord et des décès sont même enregistrés dans les trois districts de santé parmi lesquels celui de Mokolo où se trouve le camp des réfugiés de Minawao, a alerté mercredi une agence des Nations Unies, qui appelle à un soutien urgent de la communauté internationale.

Trois personnes sont décédées et 39 cas ont été identifiés dans le camp de réfugiés de Minawao.

« Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) est profondément attristé par la mort de trois réfugiés suite à des cas de choléra à Minawao et je présente mes sincères condoléances aux familles endeuillées », a déclaré Olivier Beer, le Représentant du HCR au Cameroun.

Au 18 octobre, 24 des 39 patients recevaient un traitement dans les établissements de santé de Minawao. Selon le personnel médical en charge des cas, les patients sont dans un état grave mais stable. Douze personnes se sont rétablies avant de rentrer chez elles.

Une première alerte après la notification d’un cas le 15 octobre

Une première alerte au choléra a été lancée par le partenaire du HCR pour la santé à Minawao, l’International Medical Corps (IMC), après qu’un test de diagnostic rapide sur des échantillons prélevés sur un patient au centre de santé intégré se soit révélé positif le 15 octobre.

Le choléra se transmet par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés. Pour aider à contenir la situation, le HCR et les acteurs de la santé forment les relais communautaires à l’identification et au signalement des cas suspects, à la surveillance étroite des cas de contact, ainsi qu’à la désinfection des maisons des cas suspects et des espaces publics du camp.

« Le HCR travaille avec le Gouvernement camerounais, les agences des Nations Unies et d’autres partenaires pour assurer des soins urgents aux personnes malades et pour briser la chaîne de transmission », a ajouté M. Beer. Des efforts sont également en cours pour intensifier d’urgence les campagnes de sensibilisation existantes sur le choléra et les bonnes pratiques d’hygiène dans le camp.

Le HCR a besoin urgemment de 450.000 dollars

Cependant, les efforts visant à améliorer rapidement l’eau, l’hygiène et l’assainissement à Minawao sont entravés par le manque de ressources. Les sources d’eau potable et les infrastructures sanitaires sont devenues insuffisantes pour la population croissante du camp, qui a presque doublé, passant de 40.000 personnes en 2015 à 75.000 actuellement.

Selon l’agence onusienne, des fonds supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour combler les lacunes existantes en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement, et réduire le risque de futures épidémies. L’opération du HCR au Cameroun est gravement sous-financée, avec seulement 28% des besoins financiers pour 2022 couverts.

À Minawao, le HCR a besoin de 250.000 dollars pour augmenter la production et l’approvisionnement en eau potable à partir de forages et de systèmes de pompage dans les rivières voisines. Un autre montant de 200.000 dollars est nécessaire pour combler un déficit de 900 latrines et améliorer la gestion des déchets dans le camp. Tous ces besoins sont extrêmement urgents.