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Ebola en Ouganda : des ministres africains de la Santé prennent des mesures pour enrayer l’épidémie - OMS

Un agent de santé prend la température d'un homme à la frontière entre la République démocratique du Congo et l'Ouganda pour détecter les symptômes d'Ebola (février 2019).
Photo UNICEF/Jimmy Adriko
Un agent de santé prend la température d'un homme à la frontière entre la République démocratique du Congo et l'Ouganda pour détecter les symptômes d'Ebola (février 2019).

Ebola en Ouganda : des ministres africains de la Santé prennent des mesures pour enrayer l’épidémie - OMS

Santé

Les ministres de la Santé et les représentants des gouvernements de 9 pays africains ont convenu mercredi de mesures conjointes pour arrêter la propagation éventuelle de l’épidémie actuelle de maladie Ebola en Ouganda et au-delà de ses frontières.

Conscient de l’importance des efforts de collaboration, le gouvernement ougandais, avec le soutien du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a organisé mercredi à Kampala une réunion ministérielle d’urgence de haut niveau sur la collaboration transfrontalière pour la préparation et la riposte aux épidémies d’Ebola.

« L’une des leçons essentielles que l’Afrique a tirées des précédentes épidémies d’Ebola est qu’en s’unissant, nous gardons une longueur d’avance sur le virus. En partageant les informations et les ressources, les pays peuvent progresser d’un mode défensif face aux épidémies à la mise en place d’un rempart qui arrêterait la propagation des infections », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Risque « élevé » de propagation

Cet appel à une surveillance accrue du virus Ebola et à des mesures de contrôle au-delà des frontières ougandaises intervient alors qu’une évaluation menée par l’OMS a révélé « risque élevé » d’Ebola en Ouganda.

Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, le risque de propagation de l’Ebolavirus Soudan aux pays voisins est élevé à cause des mouvements transfrontaliers entre l’Ouganda et les autres pays.

« La population est mobile pour des raisons commerciales, sociales et culturelles », a alerté l’OMS. De plus, le pays accueille de nombreux réfugiés qui maintiennent des liens avec leur pays d’origine.

Le premier cas a été signalé le 20 septembre dans le district central de Mubende. Plusieurs infections ont ensuite été recensées dans quatre autres régions.

L’épidémie a touché cinq districts et, au 12 octobre 2022, 54 cas confirmés et 19 décès ont été signalés. Avec l’intensification de la riposte, plus d’un millier de contacts ont été identifiés, tandis que 20 personnes sont guéries de la maladie.

Le déploiement transfrontalier rapide de personnel médical

La réunion de Kampala a été clôturée par un communiqué dans lequel les ministres de la Santé et les hauts fonctionnaires du Burundi, du Kenya, du Libéria, de l’Ouganda, de la République démocratique du Congo, du Rwanda, de la Sierra Leone, du Soudan du Sud et de la Tanzanie, ont approuvé des mesures clés visant à prévenir la propagation transfrontalière de l’Ebolavirus Soudan.

Ces mesures comprennent la surveillance de la maladie, la recherche et le suivi des contacts, la notification rapide des alertes, le partage d’informations et la formation conjointe des intervenants d’urgence, ainsi que la réalisation d’exercices de simulation pour améliorer la préparation et la riposte.

Les ministres de la Santé ont également convenu de plans conjoints pour mener à bien la préparation transfrontalière, notamment en sensibilisant le public et en menant des campagnes d’engagement communautaire. Ils se sont aussi entendus sur le déploiement transfrontalier rapide de personnel médical pour lutter contre la maladie.

« Les mesures conjointes convenues aujourd’hui placent l’Ouganda et la région sur la voie qui permettra de briser l’emprise d’Ebola », a affirmé la Dre Moeti.

Des essais cliniques de vaccins pourraient commencer prochainement en Ouganda

Aucun vaccin efficace contre l’Ebolavirus Soudan n’a encore été homologué. Dans ces conditions, les autorités sanitaires ougandaises se sont concentrées sur les soins de soutien aux cas confirmés, tout en intensifiant les tests, la surveillance, la prévention et le contrôle des infections, et en collaborant avec les communautés pour soutenir les mesures de prévention de la maladie.

Il existe au moins six vaccins candidats contre l’Ebolavirus Soudan, qui sont à des stades différents de développement. Trois d’entre eux sont à la phase 1 (données sur la sécurité et l’immunogénicité chez l’homme), et les autres sont en phase d’évaluation préclinique.

Des essais cliniques de vaccins contre Ebola pourraient débuter « dans les prochaines semaines » en Ouganda, où le virus sévit toujours, a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse, le Directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le virus Ebola est très contagieux et provoque divers symptômes, notamment de la fièvre, des vomissements, des diarrhées, des douleurs ou des malaises généralisés et, dans de nombreux cas, des hémorragies internes et externes. Selon l’OMS, le taux de mortalité des personnes qui contractent le virus Ebola varie de 50% à 89%, en fonction du sous-type viral.