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La Finlande accusée par l’ONU d’avoir violé les droits des enfants finlandais détenus en Syrie

Dans le camp d'Al-Hol, au nord-est de la Syrie, plus de 60 000 personnes déplacées, pour la plupart des femmes et des enfants, vivent dans des conditions souvent désastreuses.
© UNICEF/Delil Souleiman
Dans le camp d'Al-Hol, au nord-est de la Syrie, plus de 60 000 personnes déplacées, pour la plupart des femmes et des enfants, vivent dans des conditions souvent désastreuses.

La Finlande accusée par l’ONU d’avoir violé les droits des enfants finlandais détenus en Syrie

Droits de l'homme

Un comité de l’ONU, après avoir examiné des requêtes concernant six enfants finlandais, a estimé mercredi que la Finlande avait violé les droits des enfants finlandais détenus en Syrie en omettant de les rapatrier.

« Le refus de la Finlande de rapatrier des enfants finlandais détenus de façon prolongée dans des camps syriens dans des conditions mettant leur vie en danger depuis des années, viole leur droit à la vie, ainsi que leur droit à ne pas subir de traitements inhumains et dégradants », a déclaré le Comité des droits de l’enfant, dans un communiqué.

Selon le comité, Helsinki avait la responsabilité et le pouvoir de protéger les enfants finlandais dans les camps syriens contre un risque imminent pour leur vie en prenant des mesures pour les rapatrier. « Nous appelons la Finlande à prendre des mesures immédiates et décisives pour préserver la vie de ces enfants et les ramener chez eux, dans leurs familles », a déclaré Ann Skelton, membre du Comité.

Ce comité est composé de 18 experts indépendants chargés de surveiller la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant par ses Etats parties.

Il était chargé d’examiner une requête déposée au nom de six enfants finlandais actuellement détenus dans le camp d’Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, qui est sous le contrôle des forces kurdes. Les enfants sont nés en Syrie et leurs parents auraient collaboré avec le groupe terroriste Daech.

Sur les six enfants, trois ont pu, de leur propre initiative, rejoindre la Finlande

Depuis que les proches ont porté leur cas devant le comité en 2019, trois des enfants ont pu quitter le camp d’Al-Hol de leur propre initiative avec leur mère et sont finalement arrivés en Finlande. Les trois autres enfants victimes, âgés de cinq et six ans, sont toujours détenus dans des camps fermés dans une zone de guerre.

Le comité a également conclu que la Finlande n’a pas démontré qu’elle avait dûment pris en compte l’intérêt supérieur des enfants victimes lors de l’évaluation des demandes de rapatriement de leurs parents. « La situation des enfants dans les camps a été largement rapportée comme inhumaine, manquant des nécessités de base, y compris de l’eau, de la nourriture et des soins de santé, et faisant face à un risque imminent de mort », a ajouté Mme Skelton.

Le comité a exhorté la Finlande à prendre des mesures urgentes pour rapatrier les trois autres enfants victimes. Dans l’intervalle, il a demandé à la Finlande de prendre des mesures supplémentaires pour atténuer les risques pour la vie, la survie et le développement des enfants victimes pendant leur séjour dans le nord-est de la Syrie.

C’est la deuxième fois que le comité examine la situation des enfants dans les camps de réfugiés du nord de la Syrie. En février dernier, le comité avait précédemment constaté des violations de la Convention relative aux droits de l’enfant dans trois affaires similaires déposées contre la France.

NOTE : 

Les rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les procédures spéciales, le plus grand corps d'experts indépendants du système des droits de l'homme des Nations Unies, sont le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de surveillance du Conseil des droits de l’homme qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel de l'ONU et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et servent à titre individuel.