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Somalie : la sécheresse a provoqué le déplacement de plus 68.000 personnes en un mois

Un camp de déplacés en Somalie qui est durement frappée par la sécheresse.
PAM/Geneva Costopulos
Un camp de déplacés en Somalie qui est durement frappée par la sécheresse.

Somalie : la sécheresse a provoqué le déplacement de plus 68.000 personnes en un mois

Migrants et réfugiés

Plus de 68.000 personnes ont été déplacées en un mois à l’intérieur de la Somalie en raison de la grave sécheresse qui frappe la Corne de l’Afrique, a indiqué dans son dernier rapport de situation le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Cela porte le chiffre total à près de 1,2 million de personnes déplacées depuis janvier 2021, date du début de cette terrible sécheresse.

« La sécheresse a déplacé exactement 68 393 personnes en septembre 2022, soit une baisse de 3 % par rapport à août 2022 », a indiqué OCHA

La région de Bay (26 %) et celle de Lower Juba (22 %) ont connu le plus grand nombre de nouvelles arrivées. Suivent les provinces de Gedo (14 %), Banadir (11 %) et Bakool (11 %).

Le flux important d’arrivées dans la région de Bay est la continuation d’une tendance au déplacement qui a été observée pour la première fois en juillet 2022, lorsque la région de Bay a reçu 40 % des nouvelles arrivées, contre seulement 2 % en juin 2022.

Des mouvements de population dans un contexte de projection de famine à Bay

« Cette augmentation des déplacements à partir et au sein de la région de Bay se produit dans le contexte d’une projection de famine dans deux districts de Bay (Baidoa et Burhakaba) entre octobre et décembre 2022, à moins que l’aide humanitaire ne soit rapidement renforcée », a détaillé OCHA.

La baisse des mouvements vers la région de Banadir (11 % contre 28 % en août) et l’augmentation des mouvements vers la région de Lower Juba sont de nouvelles tendances (22 % contre 7 % des déplacements en août). « Même si la proportion de nouveaux arrivants observés par région a changé ce mois-ci, les tendances des lieux d’origine par région sont restées cohérentes », a toutefois précisé le bureau de coordination.

La majorité des nouveaux arrivants dans la région de Bay étaient originaires de Bay, les mouvements étaient donc intrarégionaux. Les 17 % restants provenaient de la région de Bakool. De même, dans les régions de Lower Juba et de Bakool, 100 % et 95 % des nouveaux arrivants étaient respectivement intrarégionaux.

En revanche, dans la région de Banadir, 80 % des personnes déplacées venaient du Bas-Shabelle et 18 % de la région de Bay. Dans la région de Gedo, 46 %des mouvements provenaient de la région de Bakool, 13 % de la région de Bay, et 41 % étaient intrarégionaux.

Une Somalienne et son enfant, forcés de fuir leur village à cause de la sécheresse, sont désormais hébergés dans un camp de déplacés.
© FAO
Une Somalienne et son enfant, forcés de fuir leur village à cause de la sécheresse, sont désormais hébergés dans un camp de déplacés.

Outre la sécheresse, le conflit est certainement un facteur de déplacement

Dans l’ensemble du pays, 72 % de tous les mouvements étaient intrarégionaux en moyenne dans toutes les régions. Dans le même temps, plus de 25 % des mouvements de départ provenaient de la région de Bay, et plus de 20 % de la région de Bakool et le même pourcentage de la région de Lower Juba (contre 6 % en août).

La part des mouvements en provenance du Bas-Shabelle (principalement vers Banadir) a diminué, passant de 23 % en août à 9 % ce mois-ci, a détaillé OCHA sans donner les raisons exactes de cette baisse.

Plus largement, « l’augmentation significative des mouvements observée depuis janvier 2022 pourrait être liée à l’interconnexion entre le conflit et les déplacements induits par la sécheresse ». « Par exemple, si les collecteurs de données ont pu identifier la sécheresse comme la principale cause de déplacement, le conflit a certainement été un facteur également », a conclu OCHA.