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Le chef de l’ONU dénonce des attaques massives de missiles de la Russie contre des villes ukrainiennes

Bâtiments endommagés à Irpin, en Ukraine.
© UNICEF/Anton Kulakowskiy
Bâtiments endommagés à Irpin, en Ukraine.

Le chef de l’ONU dénonce des attaques massives de missiles de la Russie contre des villes ukrainiennes

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit profondément choqué par les attaques de missiles à grande échelle perpétrées lundi par les forces armées de la Fédération de Russie contre des villes ukrainiennes.

Ces attaques auraient provoqué des dégâts considérables dans des zones civiles et fait des dizaines de morts et de blessés, a dit le porte-parole du Secrétaire général dans une déclaration à la presse.

« Cela constitue une nouvelle escalade inacceptable de la guerre et, comme toujours, les civils paient le prix le plus élevé », a ajouté le porte-parole, Stéphane Dujarric.

Une escalade inacceptable

Selon les autorités ukrainiennes citées par la presse, ces attaques de missiles ont tué au moins 11 personnes dans tout le pays et en ont blessé 89 autres, et ont coupé l'électricité et d'autres services clés dans plusieurs villes. Le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que les frappes étaient en réponse à une explosion qui a frappé un pont russe au cours du week-end. Il a menacé de nouvelles attaques si l'Ukraine continuait de frapper des cibles russes.

S'exprimant plus tôt dans la journée à Genève, le chef du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a indiqué que Kyïv, Dnipro, Lviv, Zaporijjia, Chernihiv et Odessa figuraient parmi les villes touchées par la dernière flambée de violence.

Ce fut « un autre jour d'angoisse » pour le peuple ukrainien, a déclaré le Haut-Commissaire.

M. Grandi a également noté que la situation dans ce pays déchiré par la guerre reste profondément préoccupante. « Au moins 6,2 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays et beaucoup d'autres ont besoin d'une aide humanitaire », a-t-il déclaré lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR.

Un homme marche devant un cratère créé par une explosion à Kyïv, en Ukraine.
© UNICEF/Anton Skyba for The Globe and Mail
Un homme marche devant un cratère créé par une explosion à Kyïv, en Ukraine.

Redoubler d'efforts

Alors que l'hiver approche à grands pas et que « des millions d'Ukrainiens, en particulier des personnes âgées et handicapées... comptent sur nous tous », le chef de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a averti qu'il y avait des limites à ce que les humanitaires peuvent faire.

« Nous devons être réalistes dans nos attentes », a-t-il déclaré. « J'appelle ceux qui ont l'expertise et les ressources à redoubler d'efforts pour soutenir les plans d'hivernage du gouvernement ».

En dehors de l'Ukraine, le chef du HCR a noté que les gens continuent de fuir vers les pays voisins. L'Union européenne mérite des éloges pour avoir décidé de délivrer des permis de protection temporaire pour permettre « à des millions d'Ukrainiens de trouver immédiatement la sécurité et d'aller là où ils avaient des réseaux de soutien, sans mettre sous pression sur les systèmes d'asile », a affirmé M. Grandi.

Le village de Novoselivka, près de Tchernihiv, en Ukraine, a été lourdement bombardé (photo d'archives).
PNUD Ukraine/Oleksandr Ratushnia
Le village de Novoselivka, près de Tchernihiv, en Ukraine, a été lourdement bombardé (photo d'archives).

Réunion de l’Assemblée générale 

La porte d'une solution diplomatique pour mettre fin aux combats entre la Russie et l'Ukraine doit rester ouverte, et toute menace d'usage de l'arme nucléaire doit être « universellement condamnée », a déclaré lundi le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies. 

Csaba Kőrösi s'exprimait lors d’une nouvelle réunion de la session extraordinaire d'urgence de l’Assemblée générale sur la guerre en Ukraine, déclenchée par l'invasion russe du 24 février. 

Cette réunion, au cours de laquelle 66 pays devaient prendre la parole, était organisée suite à l'utilisation par la Russie de son droit de veto lors d’un vote sur un projet de résolution au Conseil de sécurité le 30 septembre. 

Ce projet de résolution condamnait la récente annexion par la Russie de quatre régions de l'Ukraine, qui, selon M. Kőrösi, était manifestement illégale. 

« Lorsque cela devient une routine quotidienne de regarder des images de villes détruites et de corps dispersés, nous perdons notre humanité », a-t-il déclaré. « Nous devons trouver une solution politique basée sur la Charte des Nations Unies et le droit international ». 

Il a cité la résolution de l'Assemblée générale adoptée le 2 mars, appelant les troupes russes à se retirer du territoire ukrainien : « Quelle est l'alternative ? Un monde sans règles partagées. Un monde sans paix. Un monde sans avenir ». 

Le Président de l'Assemblée générale a salué le leadership du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, concernant l'Initiative céréalière de la mer Noire, qui a permis jusqu’à présent l’exportation de quelque six millions de tonnes de céréales depuis des ports ukrainiens. 

Il a dit qu'il était impératif d'assurer le renouvellement de cette initiative, au-delà de l’expiration actuelle fixée à la mi-novembre.