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La protection sanitaire est un impératif pour toutes les nations, déclare le Président de la RCA

Le Président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, au débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Photo ONU/Cia Pak
Le Président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, au débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies.

La protection sanitaire est un impératif pour toutes les nations, déclare le Président de la RCA

Santé

A la tribune des Nations Unies, mardi, le Président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, a déploré qu’alors que les questions concernant la sécurité, la paix, l’environnement et la santé entrent dans une phase « critique », les « signaux d’alerte sont méprisés au profit des intérêts économiques, géopolitiques ».

« Le rôle des Nations Unies n’est-il pas de transformer le monde, de le rendre plus juste et plus sûr et de garantir la dignité de chacun de nous, quel que soit le contexte mondial ? s’est demandé le Président centrafricain, pour qui la multiplication des tensions et des crises dans le monde démontre que « notre Organisation est le produit d’une ère révolue ».

Cela impose à ses yeux une réforme « profonde » de l’ONU, incluant l’élargissement du Conseil de sécurité, afin d’assurer une « participation plus juste et plus représentative » de tous les continents.

Pour une justice climatique

Parmi les défis « interdépendants » que doit relever la communauté internationale, M. Touadéra a identifié la protection de l’environnement et la sécurité sanitaire. Il a plaidé à cet effet pour une « justice climatique » à l’égard des populations vulnérables et appelé les grands pollueurs à honorer leurs engagements, notamment l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

De même, a-t-il fait valoir, la pandémie de COVID- 19 nous a enseigné que la protection sanitaire mondiale est un « impératif pour toutes les nations, sans exclusivité ».

Le Président de la RCA, pays pilote de l’Initiative de santé et de préparation aux urgences de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui promeut la prévention et la bonne gestion des épidémies, s’est réjoui du « changement de paradigme » dans le secteur de la santé et de l’élan de solidarité sans précédent qui l’accompagne, notamment l’accès aux vaccins contre la poliomyélite, la COVID-19 et, bientôt, contre le paludisme.

La République centrafricaine, « qui consent d’énormes sacrifices afin d’améliorer sa gestion économique et sa gouvernance », a pourtant vu son « élan vers le développement » entravé par de graves crises sécuritaires et sanitaires, exacerbées par le « déficit persistant » d’appui financier de la part de la communauté internationale, a déploré M. Touadéra.

Il a dit attendre le rétablissement du programme facilité élargie de crédit, suspendu par le Fonds monétaire international (FMI), et a présenté plusieurs priorités, notamment le développement des infrastructures, l’accès aux marchés pour le financement de projets de développement, le développement d’une économie résiliente et l’appui au système éducatif.

Il a rappelé en outre que la République centrafricaine a été le premier pays d’Afrique à adopter le bitcoin comme monnaie de référence et de paiement numérique.

Lutte contre l'impunité

Sur le plan politique, M. Touadéra a estimé que la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019, de la Feuille de route conjointe de Luanda ainsi que des recommandations du Dialogue républicain avaient contribué à la lutte contre l’impunité et ainsi favorisé la « décrispation » du climat sociopolitique national.

Il a par ailleurs noté la condamnation « ferme », par le Conseil de sécurité, des attaques perpétrées contre la population civile par les groupes armés dans sa résolution 2648 (2022).

Il s’est également félicité des « avancées significatives » qui ont permis de lever substantiellement l’embargo sur les armes imposé à son pays. Non sans déplorer « les campagnes de désinformation et de manipulation, menées par certains médias internationaux », « sur fond de néocolonialisme aux contours flous et menaçants », visant selon lui à « déstabiliser les institutions démocratiques de son pays ».