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Environnement et droits humains : le Président de l’Assemblée générale appelle les Etats à l’action

Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Csaba Kőrösi, à l'ouverture du débat général annuel.
Photo ONU/Cia Pak
Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Csaba Kőrösi, à l'ouverture du débat général annuel.

Environnement et droits humains : le Président de l’Assemblée générale appelle les Etats à l’action

Climat et environnement

A l’ouverture du débat général de la 77e Assemblée générale des Nations Unies mardi à New York, le Président de cette assemblée, Csaba Kőrösi, a rappelé que les solutions aux problèmes mondiaux existaient déjà, notamment contre le changement climatique, mais qu’ils requièrent, outre une observation scientifique et dépassionnée, une vraie volonté de les mettre en œuvre.

Concentrant ses propos sur la crise montante de l’eau, vecteur des prochains conflits, il a aussi rappelé, au nom de l’équité, de l’égalité mais avant tout de la dignité humaine, à promouvoir les droits des femmes.

« Nous nous réunissons aujourd’hui durant le moment le plus lourd de conséquences de ces quatre dernières décennies », a déclaré Csaba Kőrösi dans un discours devant les dirigeants mondiaux. 

Citant les cicatrices causées à l’environnement par « notre consommation et notre production intenables », un état d’urgence humanitaire permanent, avec 300 millions de personnes, 10% de plus depuis janvier, en grand besoin d’aide et de protection, le Président de l’Assemblée générale a dénoncé aussi une augmentation des prix mondiaux qui plonge 70 millions de personnes dans la misère, et le sort d’un quart de l’humanité, situé dans des zones de conflits, pris entre les combats et l’instabilité politique, avant de rappeler que « le bain de sang continue en Ukraine, 203 jours apres la résolution de l’Assemblée générale condamnant l’agression militaire contre ce pays ».

Vue de la salle de l'Assemblée générale au moment du discours du Président de l'Assemblée Csaba Kőrösi à l'ouverture du débat général annuel.
UN PGA
Vue de la salle de l'Assemblée générale au moment du discours du Président de l'Assemblée Csaba Kőrösi à l'ouverture du débat général annuel.

Changement climatique : Nous disposons déjà de solutions

Au milieu de ce tableau désolant de la situation internationale, Csaba Kőrösi a mis en exergue la catastrophe climatique visible lors des inondations au Pakistan, pour rappeler aux Etats membres qu’ils disposent déjà des moyens d’éviter que cette dévastation ne soit l’image de notre avenir. « Pour aborder le changement climatique, nous disposons déjà de solutions, a-t-il déclaré. Mais il nous faut la volonté de les mettre en œuvre ».

A ses yeux, les travaux du Conseil international sur le changement climatique s’est déjà montré un outil inestimable à l’appui de décisions politiques pour combattre le changement climatique et s’adapter à ses conséquences. Selon lui, cet outil pourrait être appliqué avec succès, comme un point de départ empirique et universellement accepté, à d’autres domaines comme l’énergie, l’alimentation, et à la biodiversité, mais d’abord au problème de l’eau, un des thèmes dont il veut saisir la communauté scientifique dès la fin de la semaine de haut niveau, afin d’apporter le savoir, dit-il, « des microscopes aux microphones de l’Assemblée ».

Le défi de l'eau

Citant la conférence de l’ONU sur l’eau de l’année prochaine, la première depuis 1977, le Président de l’Assemblée générale a rappelé l’urgence de relever ce défi, qui sera l’un des plus importants vecteurs de conflits à l’avenir, et d’adoucir le sort de 2,1 milliards de personnes qui souffrent de recevoir trop d’eau, pas assez d’eau ou de l’eau trop insalubre. 

Csaba Kőrösi invite les Etats membres à coopérer pour mettre en œuvre le programme d’action sur l’eau et à examiner le cadre de Sendai sur cette question pour améliorer la résilience devant les catastrophes, précisant que les piliers de cette transformation sont déjà à notre disposition dans le Programme 2030, l’Accord de Paris, le Programme d’action d’Addis Ababa et dans « Notre Programme commun » décrivant le monde auquel nous aspirons et les chemins pour y parvenir.

Promouvoir les droits des femmes

Autre point clé de son engagement, les droits humains, dont les violations « devraient être notre signal d’alarme, notre appel à l’action » et les droits des femmes. « Il est inacceptable qu’une femme sur trois subisse des violences au cours de sa vie, a-t-il martelé, s’insurgeant contre l’exclusion de la moitié de l’humanité du processus de décision et de rôles de direction ».

Le Président de l’Assemblée générale s’est félicité de la tenue de la plateforme des femmes dirigeantes, organisée en collaboration avec ONU Femmes durant laquelle des femmes chef d’Etat et de gouvernement proposent leurs solutions aux complexes problèmes de société. Avant d’exhorter les Etats membres à s’engager profondément sur cette question qui relève de « l’équité, de l’égalité mais avant tout de la dignité humaine ».

Csaba Kőrösi, avec la même détermination, a encouragé les pays à collaborer avec tous les participants, de la société civile, aux jeunes et aux femmes, pour identifier des solutions transformatrices, systémiques et durables pour d’autres problèmes, citant la revitalisation de l’ONU, la réforme du Conseil de sécurité, qui doit être plus représentatif des populations et des réalités du 21eme siècle. « L’opportunité s’ouvre ici et maintenant, a-t-il conclu. Il est temps d’agir ».