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Tadjikistan : le HCR dénonce la poursuite des renvois forcés de réfugiés afghans

Une fillette de sept ans avec sa petite soeur dans un camp de déplacés à Kandahar, en Afghanistan.
© UNICEF Afghanistan
Une fillette de sept ans avec sa petite soeur dans un camp de déplacés à Kandahar, en Afghanistan.

Tadjikistan : le HCR dénonce la poursuite des renvois forcés de réfugiés afghans

Migrants et réfugiés

Une agence des Nations Unies a déploré, jeudi, que le Tadjikistan continue de renvoyer de « force » des réfugiés afghans, alors même que la situation des violations des droits de l’homme contre des civils reste toujours « préoccupante » dans ce pays d’Asie centrale.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit très préoccupé par la poursuite de la détention et des expulsions de réfugiés afghans au Tadjikistan.

L’agence onusienne a averti une fois de plus que « le fait de forcer des personnes fuyant les persécutions à retourner dans leur pays contre leur gré est illégal et met des vies en danger ».

Lors d’un dernier incident, quelque cinq Afghans, dont une famille composée de trois enfants et de leur mère, ont été renvoyés en Afghanistan mardi (23 août) via le poste de contrôle frontalier de Panji Poyon, dans le sud du Tadjikistan. Ces expulsions ont été menées « malgré les interventions du HCR pour mettre fin aux déportations ».

« Le Tadjikistan doit cesser de détenir et d’expulser des réfugiés, une action qui met clairement des vies en danger », a déclaré dans un communiqué Elizabeth Tan, Directrice de la protection internationale du HCR. « Le retour forcé des réfugiés est contraire à la loi et va à l’encontre du principe de non-refoulement, une pierre angulaire du droit international des réfugiés ».

L’ONU appelle tous les pays à interdire le renvoi forcé d’Afghans vers leur pays

Depuis 2021, le HCR a enregistré de multiples incidents de détentions de réfugiés, de retours forcés et de non-admission sur le territoire de personnes ayant besoin d’une protection internationale. « Nous n’avons cessé d’exhorter les autorités du Tadjikistan à autoriser l’accès au territoire pour les personnes fuyant le conflit et les persécutions en Afghanistan et à mettre fin à toute nouvelle expulsion », a ajouté Mme Tan.

Ces récents renvois interviennent alors que l’ONU reste préoccupée par « le risque de violations des droits de l’homme contre des civils en Afghanistan, y compris à l’égard des femmes et des jeunes filles ».

A ce sujet, un avis global de non-retour du HCR pour l’Afghanistan, émis en août 2021 et renouvelé en février 2022, appelle à interdire les retours forcés de tous les ressortissants afghans.

Pour l’ONU, les Afghans en quête de sécurité doivent avoir accès à la protection et à une procédure d’asile équitable et efficace au Tadjikistan. « Les retours forcés exposent les demandeurs d’asile à un risque de persécution à leur retour et constituent donc une grave violation du droit international », a conclu le HCR.