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Soudan : un conflit foncier fait au moins 30 morts dans l’État oriental du Nil Bleu

Des réfugiés soudanais de l'Etat du Nil Bleu vivant dans le camp de Doro dans l’Etat du Haut Nil, au Soudan du Sud.
Photo UNHCR/V. Tan
Des réfugiés soudanais de l'Etat du Nil Bleu vivant dans le camp de Doro dans l’Etat du Haut Nil, au Soudan du Sud.

Soudan : un conflit foncier fait au moins 30 morts dans l’État oriental du Nil Bleu

Paix et sécurité

Un conflit foncier qui secoue depuis le début de la semaine l’État soudanais du Nil Bleu, frontalier de l’Éthiopie, a fait au moins une trentaine de morts et plus de 100 blessés, selon un bilan des Nations Unies.

L'Organisation a déclaré que tous ses mouvements dans la région ont été restreints avec effet immédiat, conformément au couvre-feu imposé par le gouvernement, y compris tout mouvement routier vers Ed Damazine.

« Selon le ministère fédéral de la Santé, 33 personnes auraient été tuées et plus de 100 autres blessées à la suite d’affrontements armés entre des membres des tribus Haoussas et Fung à Ganis, localité d’Ar Rusayris dans l’État du Nil Bleu, qui ont débuté le 14 juillet », a annoncé lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). 

Des soldats dans les rues d'Ed Damazin, dans l'Etat du Nil Bleu, au Soudan (archives).
IRIN/Maryline Dumas
Des soldats dans les rues d'Ed Damazin, dans l'Etat du Nil Bleu, au Soudan (archives).

Des dizaines de familles ont fui l’Etat soudanais du Nil Bleu, frontalier de l’Éthiopie. « Selon certaines informations, des femmes et des enfants auraient fui la zone pour se mettre en sécurité », a précisé l’agence onusienne.

Une situation apparemment calme mais en réalité imprévisible

Selon les médias, les affrontements ont éclaté, lundi 11 juillet, à la suite d’un conflit foncier entre les ethnies Haoussa et Barti, dans le district de Qissan. Le 15 juillet, les violences se sont poursuivies dans la région, certains magasins ayant été pillés et incendiés.

Dans l’après-midi du 16 juillet, il a été signalé que les affrontements intercommunautaires se sont étendus à la localité d’Ed Damazine. Dans la soirée du même jour, ces affrontements se seraient apaisés.

Selon l’OCHA, les forces armées soudanaises ont fermé le pont entre la ville d’Ed Damazine et Ar Rusayris, empêchant toute personne d’entrer ou de sortir d’Ed Damazine. Dans la soirée du 15 juillet 2022, quelques affrontements sporadiques avec des tirs étaient toujours en cours à Ganis. 

« Au 17 juillet, la situation est apparemment calme, mais imprévisible », a indiqué l’OCHA, relevant que « les déplacements de civils doivent encore être vérifiés ». Sur le terrain, les autorités locales soudanaises ont déployé des forces gouvernementales pour stabiliser la situation.

Couvre-feu imposé, les activités humanitaires suspendues dans la zone 

Par ailleurs, le Wali (gouverneur) de l’État du Nil Bleu a publié un décret interdisant les rassemblements publics à partir du 16 juillet pour un mois, a imposé un couvre-feu de 18 heures à 6 heures dans les villes d’Ed Damazine et d’Ar Rusayris, toutes les routes menant à Ed Damazine étant fermées par les forces de sécurité.

Tous les mouvements de l’ONU dans la région ont été restreints avec effet immédiat, conformément au couvre-feu imposé par le gouvernement, y compris tout mouvement routier vers Ed Damazine. Toutes les activités humanitaires ont été suspendues, jusqu’à ce que les autorités locales donnent de nouvelles assurances.

Malgré ces restrictions, les partenaires humanitaires ont fourni 100 kits de traumatologie et prévoient de fournir des fournitures médicales telles que des fluides IV et des antibiotiques à l’hôpital de Damazine. Les partenaires humanitaires continueront à surveiller la situation et sont prêts à intervenir dès que les conditions de sécurité le permettront.